Les 2 et 3 octobre, La pudeur des icebergs, la dernière chorégraphie de Daniel Léveillé sera présentée au Premiere Dance Theatre, situé au 55 rue Mill. Une chorégraphie singulière où la peau devient le costume du danseur du début à la fin.
La pudeur ne serait-elle pas alors impropre pour décrire cette pièce? «Tout a commencé en 2001 alors que je travaillais sur la pièce précédente, Amour, acide et noix. J’ai demandé à mes danseurs de travailler le moins vêtu possible. Je sentais que j’approchais de quelque chose d’unique. Pour aller au bout de mon idée, je leur ai demandé de travailler complètement nu. À ce moment, c’était le vrai impact, une évidence! Le sens avait changé totalement. Ceci est arrivé non seulement, parce que c’était des jeunes danseurs mais aussi, parce que nus, sans vêtements, ils n’étaient plus aussi séduisants. On est passé de la séduction à une sorte de vérité», répond Daniel Léveillé en entrevue à L’Express.
La pudeur des icebergs met en scène cinq hommes et une femme. Le spectateur peut admirer la complexité d’un corps humain sous tous ses angles. «On voit la sueur, les organes fonctionner, les émotions, on voit même le corps penser. J’ai entendu une personne dire que l’on voit les cœurs battre», poursuit le chorégraphe.
«Dans La pudeur des icebergs, bien que j’utilise les mêmes éléments, les mêmes costumes, la chorégraphie est totalement différente. Je suis fière de constater que l’écriture chorégraphique donne un changement totalement différent à la structure de la pièce», s’enthousiasme M. Léveillé.
Bien que d’autres chorégraphes tels que José Navas et Benoît Lachambre utilisent la nudité dans leurs pièces, l’effet renvoyé dans La pudeur des icebergs reste propre au style de Daniel Léveillé. «La nudité est esthétique, j’utilise des positions immobiles que les danseurs vont éclater d’une certaine façon par une chute au sol ou par un saut par exemple», précise le chorégraphe.