Éric Reinhardt a toujours eu peur de rater sa vie

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Publié 02/11/2015 par Constance Longobardi

Éditeur indépendant de livres d’art en France et auteur de six romans et deux pièces de théâtre, Éric Reinhardt se dit «particulièrement sensible aux récits que peuvent me faire des personnes qui me disent qu’elles ont raté leur vie. J’ai toujours eu peur de ne pas être capable de m’accomplir et de me réaliser.»

L’écrivain originaire de Nancy (Lorraine), présent à l’Alliance française de Toronto (AFT) le mardi 28 octobre, confie que ce sont là des doutes qui l’ont, un temps, éloigné de sa vocation.

«J’entretiens une relation extrêmement angoissée avec l’écriture. Je n’arrêtais pas de noircir des carnets, mais je repoussais à plus tard le passage à l’acte, ce moment où l’on se rend compte qu’on ne sait pas écrire. Quand je me suis retrouvé au chômage, j’ai compris que c’était le moment ou jamais.»

Descente aux enfers

Récompensé par trois prix pour L’amour et les forêts, paru en 2014 aux éditions Gallimard, Éric Reinhardt a présenté à son lectorat canadien la genèse du roman.

«C’est la première fois que j’écris un livre dont je n’ai pas imaginé l’histoire», a t-il rappelé.

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Bénédicte Ombredanne, personnage principal, se confie à l’écrivain et lui raconte une journée de rébellion en réaction au harcèlement de son mari. Une journée qui marque aussi le début d’une descente aux enfers.

Fiction? Réalité? «Même si je me suis inspiré d’histoires qui m’ont été racontées, Bénédicte est un personnage qui a été inventé», précise l’auteur. Une synthèse de plusieurs femmes? Pas uniquement. «Bénédicte, c’est moi», déclare Éric Reinhardt tel Flaubert.

«C’est aussi un livre sur la création littéraire. J’avais très envie de montrer l’instant où nait le désir d’écriture.»

«Un art de l’exagération»

Éric Reinhardt a aussi évoqué Le système Victoria, paru en 2011. La vie de David Kolski bascule le jour où il aborde Victoria dans une galerie marchande. Onze mois après leur rencontre, la jeune femme trouve la mort.

«Le roman est avant tout un art de l’exagération. Il a la capacité de faire d’un instant, d’un regard une tout autre histoire», analyse l’auteur.

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La conférence à l’AFT était animée par la journaliste Janine Messadié, visiblement admirative du travail de l’écrivain. «C’est une écriture qui m’a totalement séduite», a t-elle déclaré.

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