Enquête sur des enfants placés dans des motels et des roulottes

enfants, L'ombudsman de l'Ontario, Paul Dubé.
L'ombudsman de l'Ontario, Paul Dubé. Photo: capture d'écran
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Publié 06/09/2024 par Émilie Gougeon-Pelletier

L’Ombudsman de l’Ontario, Paul Dubé, enquêtera sur des cas de jeunes placés dans des hôtels, des motels, des bureaux et des roulottes par des sociétés d’aide à l’enfance.

«Nous sommes au courant de nombreux incidents partout dans la province où des enfants ont été placés dans des endroits sans permis, et dans bien des cas, cela soulève de graves inquiétudes pour leur sécurité, leur vie privée et leur confort», a écrit le chien de garde de la province, dans un communiqué.

Le bureau de l’Ombudsman a reçu des rapports concernant d’enfants logés «de façon inappropriée dans ce genre d’endroit», a fait savoir M. Dubé.

Ce dernier a annoncé l’ouverture d’une enquête, de sa propre initiative, sur cette pratique.

«Faute de solutions adéquates de logement»

Cette annonce survient après que des sociétés d’aide à l’enfance ont indiqué placer sans permis des enfants dans des hôtels, des motels, des caravanes-roulottes, et même dans leurs propres locaux comme mesure de derniers recours, «faute de solutions adéquates de logement, notamment pour des jeunes ayant des besoins particuliers et/ou des comportements difficiles».

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Des membres de son équipe ont déjà rencontré certains des jeunes «pour constater leurs conditions de vie et entendre leurs préoccupations directement», dit-il.

L’Unité des enfants et des jeunes de l’Ombudsman mènera l’enquête avec l’Équipe d’intervention spéciale de l’Ombudsman.

Le bureau de Paul Dubé souhaite déterminer «ce qui se passe et pourquoi, et faire des recommandations, si nécessaire, pour s’assurer que les droits de ces jeunes vulnérables sont respectés».

Les placements doivent être sécuritaire et approprié

Il examinera aussi la façon dont le ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires répond à ces situations.

Le protecteur des droits des citoyens n’a pas donné d’échéance quant au dépôt de son rapport d’enquête.

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«Bien que le gouvernement ne donne pas de directives aux sociétés d’aide à l’enfance sur les décisions de placement, nous leur demandons de veiller à ce que le placement soit sécuritaire, approprié et réponde aux besoins de l’enfant. Ce n’est pas une option, c’est la loi», a fait savoir, dans un courriel envoyé au Droit, le ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires.

Le gouvernement Ford affirme avoir augmenté le financement de l’aide à l’enfance de 14 millions $, cette année, en plus d’une hausse de 76,3 millions $, l’an dernier.

Sous-financement

Les Sociétés d’aide à l’enfance (SAE) de l’Ontario parviennent difficilement à venir en aide aux jeunes vulnérables, notamment en raison de manques de fonds.

Questionné à ce sujet, au début du mois d’août, le premier ministre Doug Ford a reconnu le problème, et a annoncé que la province prévoit lancer un «audit» du système d’aide à l’enfance.

«C’est très regrettable que ça se produise, mais nous versons beaucoup d’argent dans ce système. […] Nous allons procéder à un audit complet de l’ensemble du système, car j’ai l’impression que nous avons des problèmes à ce niveau-là», a-t-il soutenu, ajoutant qu’il reçoit «10 à 15 appels par jour à ce sujet».

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Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a rapidement rejeté cette prémisse. «L’audit précédent, qui a coûté des millions de dollars aux contribuables, a eu lieu il y a à peine quatre ans», a soutenu le SCFP dans un communiqué publié le 8 août dernier.

Financer les familles

«Les jeunes vulnérables, dont les enfants à besoins particuliers, sont carrément en train de mourir seuls dans des chambres de motel parce qu’il n’y a aucun autre endroit où les loger depuis que le gouvernement a cessé de financer les foyers de groupe publics», a déclaré le président de la section ontarienne du syndicat, Fred Hahn.

«C’est choquant de voir que la solution retenue consiste à procéder à un audit, et non à annuler la privatisation tout en s’engageant clairement à financer les enfants et les familles dans le besoin», a-t-il soutenu.

Point de bascule

Plus tôt cette année, la partie patronale de la Société d’aide à l’enfance d’Ottawa (SAEO) et le syndicat qui représente ses employés ont pris la mesure inhabituelle de publier un communiqué de presse conjoint avertissant que le secteur de la protection de l’enfance est «à un point de basculement où il ne peut plus fournir les soins nécessaires à nos jeunes les plus vulnérables».

Les employés de la SAEO ont fait la grève, en juillet, durant laquelle ils ont dénoncé des conditions de travail «insoutenables» et des ressources «insuffisantes».

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