Enfants et écrans, attention danger!

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Leur temps passé par les enfants devant les écrans défie l’entendement et pose un problème de santé majeur. Photo: iStock.com/ismagilov
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Publié 18/11/2014 par Aurélie Resch

Nés avec Internet, nos enfants manipulent Smartphones, tablettes et ordinateurs mieux que leur fourchette ou leur cuillère. Leur temps passé devant l’écran défie l’entendement et pose un problème de santé majeur.

En Amérique du Nord (Canada et États-Unis) les 8-18 ans passent en moyenne 7h40 chaque jour devant un écran. Soit plus que de temps passé en salle de classe! En Europe, c’est un peu plus de 4h qui sont enregistrées devant une console ou une tablette.

Et l’on ne parle du temps consacré à la télévision, omniprésente dans (presque) tous les foyers.

Les effets néfastes

L’apprentissage des enfants passe par le jeu. D’abord fonctionnel, puis d’imitation et enfin de catalyseur d’angoisses, il permet à l’enfant de développer son imaginaire, sa motricité et son interaction avec le monde extérieur. Il est nécessaire que les enfants consacrent un temps important à jouer.

Or la télévision, le Smartphone offrent un loisir passif. Qui ne nécessite aucune gymnastique pour créer, réfléchir ou s’engager dans un processus physique ou de communication.

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L’immédiateté et l’excitation qu’offrent les écrans ne demandent aucun effort à l’enfant qui va ralentir son développement.

L’Académie des Sciences avance que chez les jeunes enfants, le temps passé devant un écran non interactif conduit invariablement à un retard de langage, un déficit d’attention, une prise de poids et une attitude passive face au monde réel.

L’Université de Sydney met en garde les parents contre la consommation d’heures de télévision. Cela favorise un rétrécissement des artères derrière les yeux qui favorisera plus tard des maladies cardiaques, de diabète et d’hypertension.

Attention aussi aux épileptiques sensibles aux fréquences lumineuses. Exposés à celles-ci trop longtemps, ils aggraveront leur risque de déclencher des crises.

Quant aux adeptes de consoles, jeux et écrans interactifs, ils développent certes des réflexes et savoirs visuels et moteurs, mais ne peuvent en revanche concentrer leur attention sur un sujet trop longtemps et ne savent plus exécuter de tâche autrement que sur stimulations artificielles, multipliées et rapides.

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Les alternatives

Un bilan peu réjouissant pour nos chères têtes blondes, avides consommatrices de nos progrès techniques. N’allons pas pour autant nous passer la corde au cou ou nous débarrasser de toute cette belle technologie (fort utile et agréable par ailleurs).

Proposons plutôt de réduire le temps de nos enfants devant les écrans. Remettons les choses à leur place: un écran ne doit pas occuper un temps plus important dans le quotidien que l’école, la vie en société, les sorties et le sport.

Le New York Times en septembre 2014 rapportait, lors d’une entrevue réalisée en 2010 que Steve Jobs, comme bien d’autres acteurs de la Silicone Valley, limitait le temps passé devant écran à ses enfants. They should know better.

Pourquoi n’en ferions-nous pas autant? Exit les écrans de la chambre de nos enfants et révision de l’âge de ceux-ci avant d’avoir droit à un Smartphone. (Sérieusement, quel est le besoin pour un enfant ou un adolescent?).

Éduquons-les plutôt à une autorégulation. Stimulons-les pour qu’ils développent une conscience réflexive de leur rapport au monde virtuel. La dernière chose que nous voulons est produire une génération de zombies sans mémoire, dont les pensées zappent sans cesse.

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Autre évidence: passer plus de temps à jouer et à sortir avec nos enfants. Les plus petits ont besoin d’un rôle modèle; posons notre BlackBerry deux minutes et lisons un livre ensemble ou construisons une tour en Légo.

Votre adolescent/e n’a peut-être plus trop envie que vous lui colliez aux basquettes, mais il/elle ne dira peut-être pas non pour jouer un match avec vous ou partir randonner une journée en vélo dans un parc.

Stimulons leur cerveau et leur micro circulation. Focalisons-les sur une activité qui nécessite mémorisation et le long temps d’apprentissage (théâtre, musique..). Impliquons-nous davantage. Nous leur ferons du bien autant qu’à nous.

Une pause littéraire, musicale ou sportive ne sera vraiment pas de trop dans notre emploi du temps surréel et d’autant plus agréable que nous la partagerons avec nos enfants.

Oui au XXIe siècle et à ses gadgets… mais avec modération et intelligence.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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