Le besoin d’augmenter le commerce intérieur et de diversifier les marchés d’exportation du Canada ont ravivé, dans la classe politique, l’idée de relancer le projet de l’oléoduc Énergie Est, abandonné en 2017. Mais ce pipeline, qui relierait l’Ouest canadien aux ports de l’Atlantique, reste irréaliste et économiquement risqué, disent des experts.
En pleine guerre économique avec les États-Unis, les industries canadiennes cherchent de nouveaux débouchés. La construction du controversé oléoduc Énergie Est revient sur le devant de la scène comme porte de sortie du pétrole, moteur économique de l’Alberta.
Il s’agit d’un pipeline de 4600 km qui transporterait quotidiennement 1,1 million de barils de pétrole des sables bitumineux de l’Alberta et de la Saskatchewan vers le port de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. Il traverserait six provinces et près de 200 territoires de Premières Nations.
L’entreprise TransCanada, devenue depuis TC Energy, a abandonné le projet en 2017 pour des raisons environnementales et faute d’acceptabilité sociale, surtout au Québec.

«Trop tard»?
Fin janvier, la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, et le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, ont pourtant relancé l’idée. Ce dernier a même demandé à Ottawa d’approuver «immédiatement» un projet, qui offrirait des «opportunités incroyables» de développement de nouveaux marchés, notamment vers l’Europe.