En première à Toronto: du Gospel africain, Marie Musamu de Kinshasa

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Publié 10/11/2009 par Annik Chalifour

Musamu, chanteuse de Gospel bien connue en République Démocratique du Congo (RDC), a donné un concert pour la première fois à Toronto, samedi 7 novembre. Plusieurs membres de la communauté congolaise de la Ville Reine se sont rassemblés au Collège français, où s’est déroulé le spectacle de la chanteuse, entourée de cinq choristes et six musiciens. L’événement était organisé par le groupe Afrique Nouvelle Musique, fondé par Arthur Ntongo, dont le mandat est de promouvoir les artistes africains.

Marie Musamu est venue directement de Kinshasa, capitale de la RDC, pour offrir aux publics de Toronto et de Montréal, son répertoire de Gospel, interprété à la congolaise. «Je chante depuis l’âge de neuf ans», dit Marie Musamu, dont la carrière compte plus d’une vingtaine d’années.

«Mes chants à caractère religieux servent à amasser des fonds pour appuyer le Ministère de l’Espoir, église chrétienne basée à Kinshasa. Les dons en argent ou en nature amassés durant mes spectacles, aident à soutenir les oeuvres de charité de ma fondation appelée Fondation Marie Musamu, qui opère en faveur du Ministère», explique-t-elle.

La majorité du public torontois est composée de femmes et de leurs enfants originaires de la RDC, qui semblent très bien connaître l’artiste. Des cris de joie accueillent la chanteuse lors de son apparition tardive sur la scène. L’auditoire a attendu fébrilement plus de deux heures, avant de voir et d’entendre la chanteuse et sa troupe constituée de presque 12 chanteurs et musiciens.

Une prière collective animée par un pasteur de la communauté a marqué le début du spectacle, suivie d’une danse traditionnelle.

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Deux couples, parés de tenues africaines, amorcent les pas de la danse congolaise, symbole de la culture du Congo, sur le rythme si touchant de sa musique, imprégné de douceur par les sons de guitare et d’un tempo saccadé sous le jeu des percussions et de la batterie.

Gospel à la congolaise

Marie Musamu, chanteuse mature, démontre une grande expérience de la scène. Sa présence est forte et sa voix est puissante. Elle apparaît majestueuse dans sa robe longue et noire, brodée de fils d’or. Sa chevelure est flamboyante.

Elle va pieds nus, comme il se doit, pour exécuter les danses du terroir africain. Ses chants sont principalement interprétés en lingala, accompagnés de quelques mots en français. L’ensemble de ses musiciens se présente dignement; les hommes portent des habits de couleurs foncées avec cravate, tandis que les femmes choristes sont de noir vêtues.

Le répertoire de Musamu, exclusivement composé de chants religieux et conjugué avec les multiples facettes de la culture congolaise, est dédié aux podiums d’églises chrétiennes que la chanteuse sillonne dans son pays d’origine et ailleurs. «En espérant répandre les oeuvres du Ministère de l’Espoir au delà des frontières de la RDC», confie la chanteuse de Gospel.

D’emblée, les spectatrices intègrent les chants de Musamu. Spontanément elles vont vers la chanteuse pour la saluer. Généreusement, Marie Musamu tend la main à chacune d’elle.

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Rapidement tout l’auditoire se retrouve debout devant la scène et répond aux commentaires lancés par la chanteuse. Quelques-unes montent sur la scène pour l’embrasser, danser et chanter avec elle.

Puis tour à tour, les femmes font des dons en argent et en nature. Elles montent directement sur scène, pour déposer le tout aux pieds de Marie Musamu.

Selon la tradition, chaque donatrice touche la chanteuse d’une poignée de dollars, lesquels glissent sur celle-ci pendant qu’elle continue de chanter.

Le spectacle se déroule en parfaite harmonie entre l’artiste et son public. Les femmes et les enfants ne peuvent s’empêcher de bouger sous les rythmes chauds de la musique congolaise, qui entrent irréversiblement sous la peau.

L’auditoire semble subjugué par les chants de l’artiste, des vagues de mer qui roulent au gré de ses émotions.

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Les paroles de Marie Musamu, qu’on nous a présentée comme la «servante de Dieu», touchent irrémédiablement son public.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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