Empreintes d’une chasse de 10 000 ans

Au milieu de ce qui est aujourd’hui une plaine aride du Nouveau-Mexique
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 01/05/2018 par Agence Science-Presse

Il y a plusieurs milliers d’années, un humain pourchassant un grand mammifère terrestre a laissé ses traces de pas dans les traces de pattes de l’animal. Lesquelles ont été retrouvées prisonnières de la roche, en compagnie de traces d’autres humains, au milieu de ce qui est aujourd’hui une plaine aride du Nouveau-Mexique.

Le mammifère en question appartenait à une espèce disparue depuis, le paresseux terrestre. Le plus récent fossile remonte à 4 500 ans, sur l’île de Cuba, et on croit qu’il est disparu du continent américain il y a 10 000 ans. Dans les deux cas, l’humain aurait donc pu contribuer à sa fin. Dressé sur ses pattes arrière, il pouvait faire jusqu’à 2 mètres de haut.

Mais comment peut-on affirmer, sur la seule base d’empreintes de pas vieilles de plusieurs milliers d’années, que celui des deux qui suivait l’autre était passé peu de temps après et non des jours plus tard?

Tout d’abord, expliquent le géologue Matthew Bennett et ses collègues, dans la revue Science Advances, ce ne sont pas moins de 10 empreintes «doubles» qui ont été retrouvées. De toute évidence, l’humain avait délibérément décidé de mettre ses pas dans ceux de l’autre.

Publicité

Mais surtout, s’il s’était écoulé des jours après le passage de l’animal, le pied de l’humain aurait écrasé de l’eau, de la poussière ou des cailloux qui auraient eu le temps d’y tomber, créant du même coup une empreinte différente. On se retrouve donc, littéralement, devant une «photographie» d’une minute précise de cette lointaine époque.

Et ce n’est pas tout: les empreintes des autres humains, dont on suppose qu’elles appartiennent bien au même «instant», convergent vers les traces de l’animal, mais arrivant d’une autre direction. Il pourrait s’agir d’une stratégie de chasse classique: un chasseur suit ouvertement l’animal dans le but de le provoquer et de lui faire faire demi-tour; à ce moment, ses comparses attaquent la proie par l’arrière.

Ni les empreintes ni d’autres fossiles ne permettent de conclure qui, de l’humain ou du paresseux terrestre, a gagné la partie ce jour-là…

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur