La Canadienne Emma Richler vient de faire paraître son troisième roman, qui lui a pris dix ans à écrire: Be My Wolff, l’histoire «d’amour et de violence» du fils adoptif et d’une fille d’une famille russe établie à Londres. La saga couvre les guerres napoléoniennes et se poursuit jusqu’à nos jours.
Éduquée au Canada, en France et à l’école de théâtre de New York, Emma Richler a été actrice pendant dix ans, «une carrière abandonnée quand le besoin d’écrire est devenu plus fort que moi», dit-elle en entrevue à L’Express.
Son roman Feed My Dear Dogs (2005), qui s’inscrit dans le sillage d’un recueil de nouvelles, Sister Crazy (2001), est également un récit familial, mais là s’arrête la comparaison avec Be My Wolff. «Il n’y aucun rapport avec mes deux romans précédents. Mais il me semble qu’un écrivain ne peut jamais échapper à ses thèmes…» Dans le cas de la fille du célèbre Mordecai Richler, c’est «la famille, la mémoire, l’exil».
Emma Richler a donc un père et trois frères journalistes et écrivains, mais «mon choix de carrière a été tout à fait naturel et indépendant», assure-t-elle. «C’est entendu: être élevée dans une maison pleine de livres et avec un père comme le mien, c’était sans doute une profession sans grand mystère. Cependant je ne me suis embarquée dans la vie d’écrivain par la nécessité de m’exprimer ainsi. Personne ne m’a imposé une telle carrière. En fait, je l’ai évitée au départ.»
«Dès qu’il a lu mes premières pages de Sister Crazy, mon père m’a encouragée énormément», raconte-t-elle. «On était très attaché, mais deux écrivains bien différents.» Elle convient que la notoriété de Mordecai Richler lui a ouvert des portes, «mais on est jugé plus sévèrement, car il existe de plus grandes attentes».