Élections en Ontario: «Restez aux aguets»

Doug Ford
Le premier ministre ontarien, Doug Ford. Photo: Émilie Gougeon-Pelletier, Le Droit
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 24/01/2025 par Émilie Gougeon-Pelletier

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, dont le gouvernement est majoritaire, persiste et signe: pour se défendre contre Donald Trump, la population doit le lui en donner le mandat.

«Restez aux aguets», a répondu mercredi le premier ministre de l’Ontario, quand une journaliste lui a demandé s’il allait déclencher des élections anticipées, la semaine prochaine.

«Nous avons besoin d’un mandat de la part de la population pour possiblement dépenser des milliards de dollars et protéger les entreprises, et protéger les communautés, et il n’y a qu’un seul groupe qui puisse donner ce mandat, et c’est la population», a-t-il réitéré en mêlée de presse.

Le gouvernement progressiste-conservateur, majoritaire à l’Assemblée législative de l’Ontario, estime avoir besoin de l’appui renouvelé de la population pour faire face au président américain, qui prévoit imposer des tarifs douaniers de 25% sur les produits canadiens dès le 1er février.

Trump
Donald Trump.

Or, la question lui a été posée à nouveau alors que des rumeurs de scrutin anticipé ont commencé à circuler à Queen’s Park il y a plusieurs mois déjà, avant même que le président américain Donald Trump soit réélu, en novembre dernier.

Publicité

Les prochaines élections provinciales ne sont pas prévues avant juin 2026.

N’empêche, plusieurs médias ontariens comme CBC, Global News et le Toronto Star rapportaient mercredi matin qu’un courriel provenant du bureau de M. Ford envoyé aux membres de son parti indiquait l’importance de demander un mandat aux Ontariens afin de faire face aux menaces économiques de Donald Trump.

Cela impliquerait qu’il rende visite à la lieutenante-gouverneure Edith Dumont pour dissoudre la législature et émettre les brefs pour une élection qui coûterait entre 150 et 175 millions de dollars.

La province estime que ces tarifs pourraient mettre à risque jusqu’à 500 000 emplois en Ontario.

L’opposition doute

À Queen’s Park, les partis d’opposition doutent des réelles motivations de Doug Ford.

Publicité
Marit Stiles, NPD
Marit Stiles.

Selon la cheffe du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, Marit Stiles, le premier ministre n’a «pas d’excuses pour tenir des élections anticipées, sauf pour sauver son propre emploi».

Celle-ci aimerait plutôt que les partis «travaillent ensemble» pour déterminer comment stimuler l’économie de la province sans devoir tenir un scrutin et risquer «une perte de stabilité et de sécurité dans cette province».

La cheffe libérale Bonnie Crombie estime quant à elle que le gouvernement Ford veut se dépêcher à tenir une élection anticipée avant que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) rende publics les résultats de son enquête criminelle concernant le scandale de la Ceinture de verdure.

Bonnie Crombie
Bonnie Crombie.

«C’est l’occasion pour Doug de déclencher des élections pour s’assurer que son emploi est en sécurité pendant que votre emploi est en jeu. Doug Ford cherche n’importe quelle excuse pour déclencher des élections anticipées afin d’emboîter le pas à l’enquête de la GRC», a-t-elle soutenu.

Les partis d’opposition se sont tous dits d’accord pour appuyer le gouvernement Ford dans sa lutte contre les tarifs douaniers de Donald Trump.

Publicité

Le retour prévu des élus à l’Assemblée législative de l’Ontario est le 3 mars, selon le calendrier parlementaire.

Auteurs

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur