Économie: tout va très bien (air connu)

Optimisme prudent de l’économiste de la BDC pour 2017

Pierre Cléroux
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Publié 14/12/2016 par François Bergeron

En cette fin d’année marquée par la victoire de Donald Trump, un choc mondial encore plus retentissant que le résultat du référendum sur le Brexit cet été, il n’est pas évident de prédire santé, prospérité et une bonne et heureuse année 2017 aux Ontariens ou à qui que ce soit.

C’est pourtant l’optimisme «prudent» affiché par Pierre Cléroux, vice-président à la Recherche et Économiste en chef de la Banque fédérale de développement (BDC), qui présentait ses perspectives à la tribune du Club canadien de Toronto ce mardi 13 décembre.

Institution financière appartenant au gouvernement du Canada, la BDC soutient des dizaines de milliers de PME en «complétant» les services disponibles auprès des institutions financières du secteur privé, c’est-à-dire souvent en leur prêtant le montant supplémentaire que les banques plus frileuses ne veulent pas leur consentir.

La BDC doit toutefois rester à l’affût des développements affectant l’économie canadienne, et l’élection d’un président américain protectionniste s’impose certainement comme l’événement le plus important depuis la chute des prix du pétrole et des métaux.

BDC petrole Etats-Unis USA

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Relations équilibrées

M. Cléroux rappelle toutefois que le déficit commercial américain vis-à-vis du Canada est beaucoup moindre que son déficit commercial face au Mexique et surtout à la Chine, et que pas moins de 36 états américains ont le Canada comme premier marché d’exportation.

Les relations économiques canado-américaines sont «équilibrées», et dans de nombreux secteurs les Américains profitent du libre-échange avec le Canada. On ne s’attend donc pas à ce que la nouvelle administration Trump remette en question une telle relation, ses velléités protectionnistes menaçant surtout ses voisins du Sud et d’outre-mer.

Mais cette incertitude sur le commerce reste un «bémol» dans une conjoncture politique comportant des éléments carrément positifs pour le Canada, comme l’appui de Trump au secteur énergétique, son intention de réduire les impôts et son engouement pour les dépenses d’infrastructures publiques. «Quand l’économie américaine est en croissance, le Canada – exportateur de pétrole, métaux, bois d’oeuvre, automobiles et haute technologie – en profite.»

BDC USA Etats-Unis Canada exportations importations libre-echange

Ça va bien

Pourtant – contrairement au portrait négatif qu’en faisait le candidat républicain depuis des mois – l’économie américaine est déjà relativement très performante, avec un taux de chômage inférieur à 5%. On peut encore faire mieux, en termes de croissance des investissements, croit M. Cléroux.

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L’Ontario aussi, selon lui, tire déjà son épingle du jeu (une croissance supérieure à 2% chaque année depuis quatre ans et la troisième meilleure création d’emplois après la Colombie-Britannique et le Québec) et notre province pourrait faire encore mieux en 2017, toujours grâce aux exportations (autos, bois, aliments).

Bien sûr l’économie canadienne dépend énormément du marché américain et des prix des ressources naturelles, mais elle est plus diversifiée qu’on le pense, soutient M. Cléroux qui, dans une autre vie, a été sous-ministre québécois du Commerce et porte-parole de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. Il a habité pendant huit ans à Toronto, fréquentant notamment le Club canadien.

Il prédit d’ailleurs que le prix du pétrole et des métaux va recommencer à monter (lentement) en 2017, ce qui est de nature à soulager l’Alberta, et à profiter aussi au Québec et à l’Ontario. Le dollar canadien, actuellement à 76¢ US, devrait donc s’apprécier en 2017.

BDC Ontario PIB croissance

Ontario techno

L’Ontario, dit-il, a un bassin insoupçonné d’entreprises oeuvrant en haute technologie (250 000 personnes), un secteur en forte progression et qui paie de très bons salaires. «On ne va jamais concurrencer la Chine et le Mexique en exportant des t-shirts», image le représentant de la BDC. «La future prospérité de l’Ontario passe par les produits à haute valeur ajoutée: la technologie.»

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La croissance sera mondiale, croit-il. «Même en Europe, on pourrait renouer avec des taux de croissance de 2%, après les 1% et zéro des dernières années.» C’est le Brexit, en ce moment, l’économie du Royaume-Uni représentant 20% du marché européen, qui est devenu le principal obstacle là-bas. Mais son impact chez nous est «nul», seulement 3% de nos exportations partant pour le Vieux Continent.

La Chine «ralentit» avec une croissance de… 6%: c’est qu’elle est en transition, son économie domestique commençant à prendre le pas sur son économie manufacturière d’exportation grâce aux augmentations de salaire. Cette évolution ne peut que contribuer à rééquilibrer les échanges commerciaux entre la Chine et l’Amérique du Nord.

Deuxième économie au monde après les États-Unis, la Chine affichait une croissance de 11% valant 800 milliards $ en 2005 contre une croissance de 7% valant 1,3 trillion $ en 2015… soit la totalité du PIB canadien!

Pierre Cléroux prédit donc une «croissance modeste» pour l’Ontario et le Canada en 2017, et suggère, comme tout le monde depuis le 8 novembre, de rester «vigilant» face à ce qui se passe à Washington.

La chorale de l'école Gabrielle-Roy, au centre-ville, a chanté au déjeuner des Fêtes du Club canadien de Toronto, à l'hôtel Royal York le 13 décembre. Cette école élémentaire du Conseil scolaire Viamonde, située rue Pembrooke dans le quartier Dundas et Jarvis, prépare aussi un grand spectacle de Noël ce mercredi 21 décembre, à 13h30 pour l’école et à 18h pour le grand public. Selon l’agent de liaison communautaire Serge Paul, ce spectacle valait déjà vraiment le coup l’année dernière et «ils ont encore mis la barre plus haute cette année»!
La chorale de l’école Gabrielle-Roy, au centre-ville, a chanté au déjeuner des Fêtes du Club canadien de Toronto, à l’hôtel Royal York le 13 décembre.
Cette école élémentaire du Conseil scolaire Viamonde, située rue Pembrooke dans le quartier Dundas et Jarvis, prépare aussi un grand spectacle de Noël ce mercredi 21 décembre, à 13h30 pour l’école et à 18h pour le grand public.
Selon l’agent de liaison communautaire Serge Paul, ce spectacle valait déjà vraiment le coup l’année dernière et «ils ont encore mis la barre plus haute cette année»!

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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