Éco-tourisme sur la Riviera Maya

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Publié 07/05/2008 par François Bergeron

(Suite de la semaine dernière)

Le Club Med de Cancún est le point de départ de plusieurs excursions éco-touristiques le long de la Riviera Maya. Ces sorties de deux, quatre ou huit heures, que l’on peut réserver au bureau voisin du restaurant principal du village, permettent de découvrir plusieurs aspects fascinants de la culture et de la nature de cette région du Mexique, à l’est de la péninsule du Yucatán.

Ce sont bien sûr les ruines des cités, temples et arènes pré-colombiennes de la civilisation maya – popularisée par le film de Mel Gibson Apocalypto, controversé au Mexique en raison de son extrême violence – qui sont au coeur de la plupart de ces visites guidées, notamment les célèbres sites de Chichen Itza et de Tullum, ainsi que celui de Cobá, moins connu, que j’ai choisi.

La jungle environnante est souvent la vedette surprise de ces excursions. La différence entre une «jungle» et une «forêt», outre le fait qu’on utilise généralement le premier terme pour les pays tropicaux et le second pour nos régions boréales, est qu’une jungle est impénétrable sans machette ou engin mécanique, alors qu’on réussira à se déplacer assez librement dans une forêt.

La jungle avait souvent reconquis les ruines mayas jusqu’à ce que le gouvernement mexicain y oriente le tourisme en aménageant des routes et des centres d’interprétation, tout en protégeant la flore et la faune environnantes.

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À la carte du Club Med, l’excursion Boca del Puma permet de circuler en VTT dans la forêt tropicale jusqu’au petit village maya de Chicleros. La sortie à Chichen Itza est associée à un arrêt dans la ville coloniale de Valladolid. Cobá et Tulum peuvent être visités séparément ou dans le cadre de la même excursion.

Skian Ka’an («où est né le ciel» en langue maya) est une réserve écologique reconnue par l’UNESCO. On y explore une jungle riche, ainsi que le petit site archéologique de Muyil. À Xcaret (le «x» se prononce «ch»), on trouve un parc écologique avec aquarium, papillons, rivières souterraines et spectacles folkloriques.

Ek Balam est l’une des dernières découvertes archéologiques récemment ouvertes au public et offrirait les sculptures mayas les plus raffinées de la région.

El Meco, au nord de Cancún (tous les autres sites sont au Sud), est le point de départ de la traversée en direction d’Isla Mujeres, où des croisières en catamaran permettent d’admirer les poissons des eaux de la réserve naturelle d’El Garrafón.

Tout près du Club Med, un parc aquatique moderne offre une activité très prisée des jeunes: la nage avec les dauphins. Enfin, on peut aussi choisir simplement de flâner à Playa del Carmen, la plus grande station balnéaire de la Riviera Maya.

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Parti du Club Med à 7h en fourgonnette, notre petit groupe débarque aux abords de la forêt de Cobá deux heures plus tard, avant les dizaines de cars de touristes qui arrivent en fin de matinée, ce qui facilite la location de vélos permettant de nous rendre plus rapidement à Nohochmul, la plus haute pyramide du Yucatán. Les bécanes semblent avoir fait la guerre mais sont fonctionnelles.

La plupart des visiteurs choisissent de marcher dans le sentier qui mène des ruines de la cité (le «groupe Cobá») à la pyramide, en passant par des stèles érigées à la gloire des rois, et par des arènes où les Mayas s’adonnaient à une sorte de ballon-panier dont les joueurs se disputaient l’honneur d’être sacrifiés aux dieux…

Cobá est l’un des derniers endroits où l’on peut monter au sommet de la pyramide, librement ou en s’aidant de la corde de sécurité arrimée au milieu des marches. Les rois et les prêtres qui s’adressaient à la foule rassemblée au bas du monument n’avaient pas besoin de crier; nous avons pu confirmer cette curiosité acoustique portant facilement la voix du sommet au bas de la pyramide.

En après-midi, après une route cahoteuse dans un sentier taillé dans la jungle, à peine plus large que la fourgonnette, nous arrivons à l’entrée de la cenote («caverne») Caracol. Il n’y a au Yucatán que des rivières souterraines – les anciennes réserves d’eau potable des Mayas – qui forment un vaste réseau de grottes et de cavernes encore peu explorées.

La caverne de Caracol et son ouverture naturelle dans la forêt ont été découvertes par hasard par deux plongeurs européens qui ont choisi de s’établir au Mexique. Ils ont créé une fondation pour protéger les lieux qu’ils continuent d’explorer et où ils offrent des cours de plongée en rivière souterraine, pour experts seulement (www.labnaha.com).

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Les touristes comme nous ont accès à un quai construit au milieu de la caverne, où l’on peut nager relativement facilement sous les stalactites et les chauves-souris. Équipés seulement de masques et de gilets flotteurs, nous suivons notre guide et sa lampe à travers les rares tunnels qui ne sont pas complètement inondés. Contrairement à ce qu’on pouvait craindre, l’eau n’est pas plus froide que celle de la mer des Antilles. L’expérience est mémorable!

Plusieurs excursions offrent des baignades dans d’autres cenotes ou à la plage. Les lacs sont rarement recommandés: c’est le royaume des crocodiles.

Ces sorties permettent aussi de constater l’amélioration des infrastructures mexicaines, notamment la route nord-sud le long du littoral de la Riviera Maya, où le boom touristique ne fait que commencer.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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