Ville d’art et de culture, c’est le titre dont, fort justement d’ailleurs, se glorifie la ville de Dubrovnik, située à l’extrémité sud de la Croatie, un État devenu indépendant à la suite du démantèlement de la Yougoslave, avec Zagreb pour capitale.
Le passé de Dubrovnik et les monuments qu’elle en conserve, et qui mettent aussi en relief sa topographie si particulière, expliquent que l’on vienne la visiter du monde entier. Ainsi, lors de notre passage, nous avons fait la connaissance impromptue de visiteurs venant de Singapour.
L’histoire de l’actuelle ville de Dubrovnik est complexe, mais justifie l’intérêt qu’on lui porte. Aux origines, il y avait un îlot rocheux escarpé près de la côte de l’Adriatique. Vers 615, des réfugiés venant de la ville grecque d’Épidaure (actuellement Cavtat), à environ 15 km au sud, s’y installent pour fuir les invasions de tribus slaves.
Raguse
Le village fortifié se nommera Ragusium, peut-être par dérivation et déformation d’un mot greco-dalmate (ancienne langue romane)«le précipice», qui donnera Raguse en français. On retrouve le mot Ragusa sur place, villa, hôtel, appartement, magasins. Le ragusain, une variante dialectale du dalmate, a cessé d’être parlé au XVe siècle.
Raguse a fait l’objet de convoitises, causées par sa position territoriale, sa prospérité commerciale, et les rivalités ou l’affaiblissement des grandes puissances de son voisinage. Elle a ainsi été sous la domination de l’Empire byzantin, de la puissante République de Venise, la Sérénissime, et du Royaume de Hongrie, avant de devenir indépendante, pour ne donner qu’un résumé simplifié de ces époques.