Du nouveau à Washington: le Newseum

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Publié 20/05/2008 par Aurélie Resch

L’hiver parti, l’été se faisant attendre, vous vous demandez quelle destination choisir pour votre escapade printanière… Ne cherchez plus, voici Washington la belle, aguicheuse, envoûtante et surprenante en cette mi-saison.

Baignée d’une lumière douce, soyeuse en journée et ambrée le soir, la capitale des États-Unis ravit les visiteurs d’avril avec ses cerisiers en fleur qui brodent le Tidal Bassin et les larges avenues de la ville de nuances nacrées et de reflets magenta.

Offerts par le Japon en 1912 puis en 1958 pour célébrer l’amitié des deux nations, ces sept mille cerisiers se parent de fleurs délicates les premières semaines du mois d’avril et offrent un écrin parfumé aux somptueux monuments de la ville. Se promener ainsi sur les grandes avenues de la ville, dans les parcs ou sur le Mall du Capitole au monument d’Abraham Lincoln est alors un pur enchantement.

Le Cherry Blossom Festival célèbre d’ailleurs cette période de floraison des cerisiers les deux premières semaines d’avril, faisant résonner la ville de ses sonores accents de joie.

Avec des températures frôlant les 20 degrés, la Capitale se découvre avec facilité et bonheur. Les amateurs de photos peuvent capturer l’architecture néoclassique et les mises en perspective des différents monuments et bâtiments à chaque heure du jour… Et de la nuit. Les aficionados de dolce vitae se prélasseront sur les bords du Potomac dans le quartier de Georgetown ou flâneront à travers ses ruelles à la découverte d’une nouvelle galerie d’arts ou à la recherche des maisons et cafés qui ont fait le décor du film L’Exorciste.

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Pour ceux que l’Histoire passionne, de la grande à la petite, assister à une session de la Cour Suprême, se hasarder dans la prestigieuse Bibliothèque du Congrès ou parcourir sur les murs de pierre des différents monuments les déclarations des bâtisseurs de l’Amérique a de quoi étancher leur curiosité. Quant aux épris de culture, Washington regorge de musées insolites, complets et gratuits, qui auront de quoi ravir plus d’un expert en la matière.

Toute nouvelle curiosité, et non des moindres, le Newseum, qui a ouvert ses portes le 11 avril 2008 sur Main Street, à l’intersection de Pennsylvania Avenue et de la Sixth Street entre le Capitole et la Maison Blanche. Entièrement dédié aux médias et à la presse, ce musée interactif explore cinq siècles d’Histoire de la nouvelle, des toutes premières dépêches aux gros titres d’aujourd’hui (changés chaque jour à l’aube).

Avec ses quatorze galeries et ses quinze cinémas répartis sur sept niveaux, le Newseum immerge le visiteur dans le monde de l’actualité et lui offre une meilleure compréhension de ce média et de son impact sur nos vies.

Instructif, éducatif, ludique, le Newseum propose à celui qui entre de re-parcourir l’Histoire à travers les témoignages de milliers de journalistes, inconnus ou primés, morts dans l’exercice de leur fonction ou toujours en activité. Des fragments du mur de Berlin et de l’antenne de l’une des Twin Towers ainsi que de nombreux témoignages écrits ou enregistrés et des extraits de reportages et de gros titres font revivre une actualité qui a marqué notre monde aux quatre coins du globe.

Un tour des modèles des premières imprimantes aux dernières technologies utilisées pour couvrir l’actualité nous montre le chemin parcouru par l’industrie pour nous livrer les nouvelles. Une salle interactive dans laquelle sont diffusés différents témoignages et plusieurs entrevues permet une réflexion sur le rôle des journalistes dans notre société: menteurs, informateurs, éducateurs… que nous servent-ils? À quelle demande répondent-ils?

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À un autre étage, le touriste est invité à voir les professionnels de l’information en action dans leurs bureaux et peuvent même jouer le rôle d’un journaliste présentateur en utilisant les caméras mises à leur disposition et en se prêtant au jeu de répondre à brûle-pourpoint aux «questions-pièges» posées sur un écran. Au rez-de-chaussée, une aile est dédiée aux prix Pulitzer des reporters photographes, insistant sur l’impact du visuel sur la mémoire et l’émotion collectives.

Bien sûr on n’échappe pas au côté grandiloquent des Américains, qui semblent toujours vouloir en faire des tonnes: un hélicoptère suspendu à 20 mètres de haut et un mur de 22 mètres de long couvert d’écrans de télévisions, des écrans 3D, les témoignages tire-larmes sur le 11 septembre 2001 (des boîtes à Kleenex® sont d’ailleurs gracieusement mises à la disposition du spectateur à la sortie de la salle de projection), la mise en avant des bourdes télévisées et l’obstination dans les commentaires plats sur la guerre en Irak ou sur les atrocités répertoriées à grand renfort d’images à travers le monde.

Il n’en demeure pas moins que cet établissement force à la réflexion. Sur la partie marbrée de l’impressionnante façade extérieure vitrée du bâtiment (22 mètres de haut), se trouvent gravés les quarante-cinq mots du premier amendement reconnaissant les fameuses «liberté d’expression» et « liberté de la presse». Rappel dont l’écho accompagne le visiteur lors de sa montée vers le sixième étage, tandis qu’il contemple le Capitole depuis l’ascenseur en verre du musée.

Unique en son genre, le Newseum inspire et porte à la méditation sur notre volonté à vouloir capturer le monde dans son actualité. Une curiosité qui trouve sa place dans une ville aux multiples visages et qui complète de façon originale une visite à Washington.

Pour toute information supplémentaire sur le Newseum, visitez le www.newseum.org

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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