«Je me réveille dans ta chair en pleurant», chantait, dimanche soir dernier, Philippe Noireaut lors de son spectacle Franco-Tango au Academy Spherical of Arts.
Derrière la façade grisâtre de ce vieil immeuble rafraîchit, des escaliers de cette même couleur conduisent vers une salle où des tables et chaises sont éparpillées ci et là à l’humeur du client.
Sur la scène jonche un piano et au plafond, des poutres encadrent une merveille, la peinture d’un ciel bleu parsemé de nuages semblables à un champ de cotons. Philippe occupe la scène, parle à la foule et la séduit par sa simplicité et ses souvenirs de certains compositeurs aujourd’hui disparus. Il chante et s’émeut de ses paroles en même temps que son public, habitant la chanson et occupant pleinement l’atmosphère de la salle. Sa générosité est sincère et est remerciée, à des arrêts parfois incalculés, par de chauds applaudissements.
Philippe Noireaut fait pleurer et sourire à la fois lorsqu’il reprend la chanson Le tango de l’ennui de François Béranger. «Anastasie, l’ennui m’anesthésie», des paroles sensibles et données pourtant sur le ton de la camaraderie.