Du carburant local pour le Nord

À partir d'huiles usées, de résidus de graisse et de déchets

Le prof Lew Christopher, de l’Université Lakehead.
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Publié 15/11/2016 par Lisa McLean

Pour les communautés éloignées du Nord de l’Ontario, s’approvisionner en carburant est loin d’être facile. En effet, de grandes quantités de pétrodiesel sont régulièrement expédiées par avion sur de longues distances, ce qui entraîne d’importants coûts financiers et environnementaux.

Mais un nouveau partenariat entre des chercheurs et des représentants locaux propose une solution unique: produire du biodiesel dans la collectivité où il sera utilisé.

Le projet, intitulé Sustainable Energy Community Initiative for Northern Ontario (SECINO), est mené par Lew Christopher, directeur de l’Institut de recherche en bioraffinage de l’Université Lakehead à Thunder Bay.

Cultures non comestibles

M. Christopher a collaboré avec le plus grand producteur de biocarburant du monde à mettre au point des procédés de production de biocarburants à partir de produits agricoles non comestibles, comme la canne de maïs et le panic raide.

Il se tourne maintenant vers la mise au point de procédés semblables avec des matières premières de remplacement pouvant provenir du Nord de l’Ontario.

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«La rafle de maïs et le brome cathartique sont facilement transformables en raison de leur composition chimique, mais ces matières sont plus difficiles à obtenir dans le Nord de l’Ontario», explique M. Christopher. «Nos étudiants et chercheurs déterminent actuellement les matières premières disponibles dans ces collectivités éloignées et comment nous pouvons les transformer en énergie.»

Restos et industries

L’équipe prévoit d’abord se concentrer sur les huiles usées, comme les résidus de graisse provenant de restaurants et les graisses animales fondues. Elle examinera également les déchets municipaux et industriels, dont les rejets provenant de l’important secteur forestier de la région.

Tout en procédant à la mise au point de procédés pour la transformation de ces matières premières, les chercheurs de l’Institut de recherche en bioraffinage collaboreront avec des étudiants et des professeurs du Collège Confederation, situé à proximité, afin d’accroître les capacités de production.

M.Christopher indique qu’ils viseront à décupler chaque fois les capacités de production jusqu’à ce qu’ils atteignent une production appréciable.

Bio ou pétro?

«Il est possible de mélanger du biodiesel avec du pétrodiesel dans toute proportion, voire de le remplacer entièrement, selon les ressources disponibles», explique M. Christopher. «Nous chercherons à accroître les capacités de production à un tel point que nous pourrons utiliser le biodiesel en complément ou en remplacement du pétrodiesel qui est actuellement expédié par avion vers ces collectivités.»

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Ultimement, l’équipe démarrera la production de biodiesel au sein de sa collectivité pilote, Première Nation de Pic River, où des membres de la collectivité locale seront formés pour transformer les déchets en biodiesel.

«Nous en sommes encore aux étapes préliminaires, mais nous avons bon espoir que SECINO aura une forte incidence environnementale et économique dans la région», conclut M. Christopher.

Auteur

  • Lisa McLean

    Journaliste à l'agence AgInnovation Ontario, basée à Guelph: nouvelles et reportages sur l’innovation agricole et le développement du milieu rural.

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