Droits, libertés et justice: un festival de témoignages

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Publié 18/02/2014 par François Bergeron

Le communisme est directement responsable de 100 millions de morts au 20e siècle, sous toutes les latitudes, nulle part plus cruellement qu’au Cambodge sous Pol Pot de 1975 à 1979.

C’est le propos de L’image manquante, le seul film en français parmi les huit à l’affiche du Human Rights Watch Film Festival, coprésenté par le Festival international du film de Toronto (TIFF) et l’organisme bien connu Human Rights Watch, de retour pour une 11e année du 27 février au 6 mars.

Présenté le 3 mars à 18h30 au TIFF BellLightBox, rue King ouest, le film de Rithy Panh, primé à Cannes l’an dernier, offre une lente et longue chronique de la destruction physique et morale du Cambodge, suite à la prise du pouvoir par les Khmers Rouges, dans la foulée du retrait des Américains du VietNam voisin.

Les bombardements américains et le mauvais traitement des paysans avaient discrédité l’ancien régime, mais rien ne préparait les Cambodgiens et le monde à la folie collectiviste de l’Angkar («l’organisation»), qui a commencé par vider la capitale Phnom Penh, envoyant tous les «petits bourgeois» et autres «valets de l’Occident corrompu» aux champs, véritables camps de la mort à ciel ouvert.

La stratégie visuelle de Rithy Panh (franco-cambodgien né au Canada) est audacieuse: des centaines de petits personnages grossièrement sculptés dans la glaise – mais en même temps terriblement expressifs – illustrent les scènes d’exode, de travail forcé, de maladie et de mort, alternant avec du piétage de reportage et de propagande communiste d’époque.

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L’image manquante en question est à la fois la jeunesse perdue d’une génération de Cambodgiens et l’histoire effacée par le régime.

Programmation

Le festival s’ouvre sur The Square, le déjà célèbre documentaire de Jehane Noujaim sur les événements de la place Tahrir en Égypte.

Le film de clôture est canadien, Highway of Tears, le documentaire percutant de Matthew Smiley sur la décennie de meurtres et de disparitions de jeunes femmes autochtones le long de l’autoroute 16 en Colombie-Britannique.

Le programme comprend aussi:
In the Shadow of the Sun, qui met en scène deux Tanzaniens albinos, dont la condition inspire la haine et la crainte dans leur pays;

Bethlehem, sur le recrutement d’un jeune Palestinien par les services secrets israéliens;

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Valentine Road, montrant l’homophobie, le sexisme, le racisme et le classisme vécus par un adolescent californien;

Saving Face, qui s’intéresse à un «crime d’honneur»: les attaques à l’acide contre des femmes au Pakistan;

Big Men, où Rachel Boynton braque une caméra impitoyable sur l’industrie de l’énergie

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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