Douze histoires pour détectives en herbe

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Publié 23/06/2009 par Paul-François Sylvestre

Depuis sept ans, le collectif de l’Association des écrivains québécois pour la jeunesse publie ses recueils d’histoires aux Éditions Vents d’Ouest, à Gatineau. La fournée de 2009 s’intitule L’Affaire est ketchup. Avec un titre pareil, il ne faudra pas s’étonner de voir quelqu’un rougir de honte ou de jalousie… comme une tomate. Ou de rencontrer un personnage qui, dans un costume moulant rouge, ressemble à une bouteille de ketchup!

Au dire de la directrice du collectif, Marie-Andrée Clermont, il faut une bonne dose de logique et une esprit d’observation bien développé pour voir clair dans ces histoires qui «vous entraîneront dans des endroits louches, voire même [sic] hantés!» Le communiqué ajoute que cet ouvrage cible les jeunes de 9 à 12 ans, qui aiment faire fonctionner leurs méninges, tout en savourant les frissons et les palpitations que provoquent les intrigues de ce genre. Un peu exagéré, à mon avis. Ces histoires vous donneront peu de frissons.

Palpitations ou non, il faut se poser la question suivante. Qui a dit qu’il fallait s’appeler Sherlock Holmes, Columbo, Miss Marple ou Maigret pour découvrir l’auteur d’un crime ou dénouer une énigme policière? Dans ce recueil sans prétention, des jeunes se retrouvent mêlés à toutes sortes de situations, qu’il s’agisse de tentatives de meurtre, d’enlèvements, d’incendies suspects ou d’autres mauvais coups. Ils n’écoutent que leur courage et se mettent à l’ouvrage pour trouver les coupables!

Ces jeunes inspecteurs en herbe élucident plusieurs cas de disparitions, répondent à un S.O.S. nocturne et n’hésitent pas à pourchasser des voleurs de voitures sans scrupules.

Un des membres du collectif, Yanik Comeau, fait preuve d’imagination créative en truffant son histoire de cinéma de noms finement codés. Ainsi, un grand réalisateur s’appelle Denys Ardent, un comédien français et une comédienne québécoise s’appellent respectivement Gérard Deparbleu et Marie-Julie Prose, sans oublier cette comédienne Astrid Barbot qui veut sauver les bébés phoques.

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Chaque auteur se présente au début de sa nouvelle et, souvent, des aspects du vécu personnel de l’auteur s’enchaînent dans l’histoire racontée. Ainsi, Yanik Comeau est écrivain, enseignant, directeur d’une école de théâtre et comédien… qui fait régulièrement de la figuration dans des films. Cela lui permet d’observer les dessous du monde de la télévision et du cinéma. Il s’inspire donc de ce qu’il a vu sur les plateaux de tournage pour écrire son «Affaire du chat Valère».

Plusieurs histoires font référence au ketchup, que ce soit à la forme de sa bouteille, à sa couleur rouge ou aux taches qu’il peut laisser. Dans «Rouge tomate et le graffiti sanglant», Édith Bourget crée un personnage qui raffole de la sauce ketchup. Pour Tom, il s’agit d’un «condiment gastronomique, sans pareil, inoubliable, qui réjouit mes papilles gustatives plus que tout! Bonbons et chocolat inclus.» Il en met partout: sur le pâté chinois, la terrine au saumon, le steak, le poulet, même dans son sandwich au beurre d’arachide! «Tout juste si je n’en nappe pas mon gâteau au chocolat. J’en essaierai peut-être un jour.»

Vous aimez les histoires de détectives? Alors, à vos loupes, prêts, partez!

Collectif de l’Association des écrivains québécois pour la jeunesse (sous la dir. de Marie-Andrée Clermont), L’Affaire est ketchup, nouvelles, Gatineau, Éditions Vents d’ouest, coll. Girouette no 26, 2009, 248 pages, 12,95 $.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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