Jean-Louis Grosmaire, Didier Leclair et Hédi Bouraoui participaient à une table ronde sur le thème Immigration et intégration dans la littérature franco-ontarienne, vendredi 11 décembre, au Café littéraire du Salon du livre 2009. Christine Hernandez, directrice générale de la Fédération des éditeurs canadiens-français (FÉCF), en était l’animatrice. Les trois auteurs, à partir de leurs ouvrages respectifs et leur expérience personnelle, ont échangé quant à leur perception du vécu lié à l’immigration.
Au Canada, je me sens Africain et en Afrique je me sens Canadien, de mentionner Didier Leclair. Ses propos jettent la lumière sur des sentiments partagés parmi nombre d’immigrants, dont la vie oscille entre deux mondes et parfois même plus, qui comportent des valeurs et croyances qui peuvent, à certains égards, s’opposer à l’extrême.
Regard de l’autre
«Pourtant mon pays, c’est définitivement le Canada. Je suis simplement un Canadien avec des valeurs inculquées par une femme d’ailleurs qui m’a élevé, et qui font irrémédiablement partie de qui je suis», ajoute Leclair.
Dans son livre, Ce pays qui est le mien, Didier Leclair raconte l’histoire d’Apollinaire, un médecin qui se voit obligé de quitter son pays ravagé pour se refaire une nouvelle vie. Peu de temps après son arrivée au Canada, Apollinaire fait la rencontre d’un autre réfugié, nul autre qu’un tortionnaire connu dans son pays d’origine.
La quête d’une nouvelle identité se teinte alors d’une question brutale: serait-il plus facile de retourner ou de rester? Plusieurs immigrants font face à cet effarant dilemme, et ce, indépendamment des causes liées à leur immigration respective. Le parcours de chacun, dans sa crise identitaire, reste très individuel.