L’été français du TIFF: du grand classique au bijou redécouvert

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Publié 17/07/2012 par Guillaume Garcia

La cinémathèque du TIFF Bell LightBox invite la France à Toronto, et ce pour tout l’été. Une rétrospective de films français, intitulée L’été en France (Summer in France), s’étend sur sept décennies et se déroule du 13 juillet au 2 septembre au cinéma du TIFF. Vous pouvez y retrouver de nombreux classiques comme La grande illusion, L’armée des ombres…

Le programmateur James Quandt a réalisé cette sélection avec un intérêt qu’il ne tente même plus de cacher! Il adore le cinéma français et nous explique le pourquoi du comment de Summer in France.

Quand avez-vous décidé de mettre sur pied cette série spéciale sur le cinéma français?

J’ai décidé, il y a près d’un an, de poursuivre la longue tradition qu’avait le TIFF de réaliser des festivals de classiques français pendant la période estivale. Organiser une série de cette taille et de cette complexité demande une bonne dose de recherche, surtout en ce qui concerne les droits des films. Certains sont très vieux et ce n’est pas toujours clair de ce côté là. Cela demande un long travail de détective!

Quel était l’angle de la série? Qu’est ce que vous vouliez montrer aux Canadiens sur le cinéma français?

L’angle était tout simplement «le cinéma classique français», qui est effectivement un terme ambigu dans le sens où certains films récents sont également des classiques. Je pense que le film le plus récent de la série se trouve être Van Gogh, de Maurice Pialat. Un film que j’aime particulièrement. De nombreux Canadiens connaissent déjà bien le cinéma français, mais beaucoup, également, se révèlent être des néophytes et ne connaissent que Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, ou The Artist. J’ai programmé cette série pour montrer la grande tradition du cinéma français, avec une attention particulière sur l’incroyable multiplicité d’acteurs et d’actrices, de Jean Gabin à Michèle Morgan en passant par les formidables acteurs-enfants du film de Pialat L’enfance nue ou encore de Truffaut L’argent de poche. On peut aussi croiser Jean-Paul Belmondo, Catherine Deneuve, Jean-Louis Trintignant, Lino Ventura, Simone Signoret, Danielle Darrieux, Charles Boyer… cette liste est longue, et illustre bien le propos!

Comment avez-vous fait cette sélection?

J’ai essayé de faire cohabiter les films connus, comme La règle du jeu ou encore Les enfants du Paradis avec un bon nombre de films moins connus, ce qu’on appelle les trésors caches, de grands films qui méritent d’être connus de la part d’un public plus large. Par exemple, les deux films de Jean Grémillon, Lumière d’été et Remorques. Ce cinéaste très connu en France reste un parfait inconnu ici même si ce moment, il y a un grand engouement pour son cinéma. J’ai également essayé de mettre des films très accessibles avec d’autres films qui demandent plus d’attention, comme deux des films préférés: Muriel, de Resnais et Deux ou trois choses que je sais d’elle, de Godard.

Quel est l’intérêt principal, ou la caractéristique des films français que vous avez sélectionnés?

C’est difficile de généraliser. La sélection est large. Je pense que presque tous les genres sont représentés, sauf peut-être les westerns! Les films de guerre, les comédies musicales, les comédies romantiques, les suspens, et même un film d’horreur. Beaucoup de films correspondent parfaitement au ton estival, léger romantique, charmant tandis que d’autres sont un peu plus des films cérébraux du cinéma français.

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Comment êtes-vous devenu un spécialiste du cinéma français?

Le film The Artist a bien montré qu’il y avait deux grandes origines dans le cinéma international: Hollywood et la France. Tous ceux qui aiment le cinéma devraient s’intéresser autant à l’une qu’à l’autre. J’ai toujours été passionné par le cinéma français et suis d’ailleurs souvent accusé de trop l’aimer!

Quel serait votre top 5?

Alain Resnais, Muriel.
Jean-Luc Godard, Deux ou trois choses que je sais d’elle.
Chris Marker, Sans Soleil.
Georges Franju, Thérèse Desqueyroux.
Maurice Pialat, L’Enfance nue.
Pas les plus connus, mais certainement des films qui représentent beaucoup pour moi.

tiff.net/filmsandschedules/tiffbelllightbox/2012/2440001737

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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