La probabilité qu’un Canadien ait besoin d’une greffe est cinq à six fois plus élevée que la probabilité qu’il devienne un donneur d’organes après sa mort. De plus, un sondage réalisé en 2007 révèle que près de 95% de la population serait prête à recevoir un organe, mais que seulement 65% ont fait les démarches nécessaires pour en donner un.
On ne s’étonnera pas que les médecins parlent de pénuries d’organes. Ces chiffres sont contenus dans une étude publiée dans l’ American Journal of Transplantation .
«Dans certains pays, si l’on accepte d’être un donneur, on peut avoir la priorité dans l’éventualité où on aurait besoin d’un organe», fait remarquer le Dr Sam Shemie, spécialiste du remplacement d’organes dans les cas de maladies graves, à l’Hôpital de Montréal pour enfants.
«Aux États-Unis, LifeSharers, un réseau national sans but lucratif de donneurs d’organes, stipule que c’est injuste de recevoir sans être prêt à donner. Nous avons donc évalué cette approche.»
Après une enquête publique menée à l’échelle du pays et un sondage auprès des résidents de London en Ontario, le Dr Shemie et son équipe constatent qu’un tel système ne fait pas l’unanimité.
«Certaines personnes seraient en accord avec cette façon de faire, mais il y a aussi des gens qui défendent leur droit légitime de donner ou non sans avoir à se sentir pénalisé.»