Dix trophées pour le film québécois «Rebelle» aux Écrans canadiens

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Publié 04/03/2013 par Cassandra Szklarski (La Presse Canadienne)

Une semaine après avoir quitté la soirée des Oscars les mains vides, le cinéaste québécois Kim Nguyen a probablement eu besoin d’un peu d’aide pour ramener tous les trophées amassés au gala des Écrans canadiens, où il a fait une véritable razzia de statuettes dimanche à Toronto.

Le long métrage «Rebelle» a complètement dominé le volet cinéma de ce premier gala de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision, méritant rien de moins que dix prix, dont ceux allant au meilleur film et au meilleur réalisateur.

La jeune Rachel Mwanza est également montée sur scène pour accepter le prix réservé à la meilleure actrice, après avoir représenté Serge Kanyinda, absent, nommé meilleur acteur de soutien.

Et lors d’une cérémonie tenue en prélude du volet télévisé, «Rebelle», connu en anglais sous le titre «War Witch», avait été honoré dans les catégories de meilleur scénario, meilleur montage, meilleures images, meilleur montage sonore, meilleur son d’ensemble et meilleure direction artistique.

En lice pour 12 prix, «Rebelle» n’a cédé que dans la catégorie de meilleur costume, devant le film québécois «Laurence Anyways» de Xavier Dolan, et dans celle des meilleurs effets visuels, au profit de «Resident Evil: Retribution». «Laurence Anyways» a mérité un autre trophée, dans la catégorie du meilleur maquillage.

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Dans la catégorie de meilleur film, «Rebelle» a été préféré à cinq longs métrages, dont les oeuvres québécoises «Inch’Allah», «Laurence Anyways» et «L’Affaire Dumont». Dans la lutte au titre de meilleur réalisateur, Nguyen a notamment devancé Xavier Dolan et Bernard Émond, ce dernier pour «Tout ce que tu possèdes».

«Je suis vraiment touché», a déclaré Nguyen en recevant la statuette remise au meilleur réalisateur.

«J’aimerais dédier ceci aux femmes du Congo, à leur force, à leur courage, à leur résistance.»

Avant de quitter la scène, Kim Nguyen tenait à livrer un message qu’il considérait important.

«À mes amis au Canada, à nous tous Canadiens, et particulièrement ceux qui sont actionnaires, bien que nous ne soyons pas légalement responsables de vos investissements, nous sommes socialement et moralement responsables de ces investissements. C’est très important que vous demandiez à vos administrateurs, à vos gérants de banque et à toute personne qui s’occupe de vos investissements, de ne pas investir seulement en fonction d’un pourcentage. Vous voulez être moralement responsable et fiers de ce en quoi vous avez investi. Et vous ne voulez pas attiser la violence, les conflits et les bains de sang de l’autre côté de l’océan. C’est très important.»

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Au moment où il foulait le tapis rouge en compagnie de Rachel Mwanza, le cinéaste québécois s’était dit heureux de pouvoir rendre hommage aux membres de son équipe, rappelant qu’il s’agissait d’un effort collectif.

«Ce qui est bien avec les Écrans canadiens et les Jutra, c’est que les membres de mon personnel, de mon équipe, reçoivent la reconnaissance qu’ils méritent pleinement», a déclaré Nguyen.

«Il s’agit d’un effort d’équipe et nous étions toujours en mode ‘improvisation’, toujours dans le moment présent. Pour que ça fonctionne, il faut une équipe qui travaille en unisson et c’était vraiment le cas.»

En lever de rideau du volet télévisé, le premier prix de la soirée est allé au vétéran acteur américain James Cromwell, pour sa prestation dans «Still Mine». Le prix de la meilleure actrice de soutien a été remis à Seema Biswas, pour «Midnight’s Children».

Le gala des Écrans canadiens, qui regroupe les anciens prix Genie et Gemini, honorait le meilleur du cinéma et de la télévision canadienne.

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C’est le comédien Martin Short qui avait le mandat d’animer la soirée. L’ancienne vedette de Saturday Night Live a fait une entrée tout en hauteur, survolant le public suspendu par des câbles.

«Ils m’ont fait monter si haut que je pouvais voir les deux résidences de Mike Duffy», a lancé l’animateur, en faisant référence à la controverse entourant les allocations de logement du sénateur conservateur.

Short s’est gentiment moqué de vedettes canadiennes, dont Don Cherry et Rick Mercer, et a lancé une petite pointe en direction du réalisateur du film «Argo». Le long métrage de Ben Affleck a été sacré meilleur film aux Oscars la semaine dernière, mais a fait l’objet de certaines critiques au Canada pour avoir négligé l’apport du pays dans le sauvetage de six citoyens américains lors de la crise des otages en Iran en 1979.

«C’est toujours agréable de rentrer à la maison. J’ai voyagé à bord d’Air Canada. Ou comme l’appelle Ben Affleck, American Airlines.»

Dans le volet télévision, «Flashpoint» s’est mis en évidence avec le prix de la meilleure série et du meilleur rôle masculin, à Enrico Colantoni, notamment. Lors de la cérémonie précédant le gala télévisé, la série avait mérité quatre autres honneurs.

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