Le Festival international du film de Toronto qui vient de s’achever a permis à plusieurs réalisateurs québécois de faire connaître leurs dernières oeuvres. Mais une fois éteints les projecteurs des festivals, le cinéma québécois est-il capable d’aller à la rencontre d’un public étranger?
En Europe, un peu, en Amérique anglophone, pas vraiment, si l’on en croit Joëlle Levie, directrice générale cinéma et production télévisuelle de la SODEC (Société de développement des entreprises culturelles du Québec).
Cette branche de la SODEC finance environ trente films par an en octroyant des aides financières aux scénaristes, producteurs, distributeurs et exploitants de salles et en contribuant à la diffusion de films québécois à l’étranger.
Pour Joëlle Levie, de nombreux facteurs expliquent la difficulté du cinéma québécois à percer au Canada anglais et aux États-Unis. «Le marché canadien anglophone est dominé par les films américains et le public n’a pas vraiment le goût de voir des films dans d’autres langues, à l’exception d’une minorité de citadins. Et puis, certains films ne sont tout simplement pas exportables, comme Les 3 p’tits cochons de Patrick Huard: l’humour ne passerait pas tel quel, il faudrait faire un remake du film.»
Par ailleurs, ajoute Joëlle Levie, peu de réalisateurs québécois ont acquis une reconnaissance internationale: «Denys Arcand est très connu mais qui connaît Jean-Marc Lavallée? Son film C.R.A.Z.Y. a pourtant été un franc succès mais si lui veut s’établir dans le milieu, il devra encore faire d’autres bons films!»