Un enfant de 5 ans aboutit à Calcutta en 1987. Il ne connaît pas son nom de famille ni celui de sa ville natale située à des milliers de kilomètres. Il lui faudra 25 ans pour retrouver sa famille indienne. Saroo Brierley raconte son long et fascinant cheminement dans Lion, récit qui a inspiré le film du même nom (Saroo signifie «lion» en hindi).
Né en 1981 à Khandwa, dans le quartier de Ganesh Talai – des lieux qu’il ne sait ni prononcer ni écrire –, Saroo se souvient avoir grandi dans une famille où «nous n’avions rien à manger; en revanche, nous ne manquions pas de liberté et nous aimions ça».
Un jour, Saroo accompagne son grand frère dans une gare, se perd, saute dans un train qui soudainement file à toute allure. Les portes sont barrées et l’enfant de 5 ans finit par passer plus de 24 heures dans un wagon. Quand il peut finalement descendre, on lui dit qu’il est à Calcutta où «chaque jour est une question de vie ou de mort».
Doté d’un puissant instinct de survie et extrêmement débrouillard, Saroo évite les bandes de rues et la prison. Il a la chance d’être placé dans un orphelinat où une dame reconnaît son potentiel. John et Sue Brierley ne tardent pas à adopter le garçon, qui arrive en Australie le 25 septembre 1987.
Aimé, choyé et bien éduqué, Saroo s’intègre à 100% dans sa famille australienne et devient un adulte aussi charmant que responsable. Le destin lui a offert «une existence confortable et privilégiée», mais pas question de tourner la page et d’oublier ses racines indiennes. Pour se comprendre lui-même, il doit comprendre son passé, revoir les lieux qui hantent ses rêves.