Deux lectures estivales

Cary Fagan, Le vol de l’oiseau mécanique, roman traduit de l’anglais par Lori Saint-Martin et Paul Gagné, Montréal, Éditions À l’étage, 2016, 200 pages, 22,95 $. Marie-Louise Gay et David Homel, Le cirque ambulant, roman traduit de l’anglais par Lori Saint-Martin et Paul Gagné, Montréal, Éditions Boréal, coll. Boréal Junior no 115, 210 pages, 12,95 $.
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Publié 02/08/2016 par Paul-François Sylvestre

Cette semaine, je vous propose deux romans traduits de l’anglais. Dans le premier, l’histoire est racontée par un ado torontois; dans le second, on retrouve Charlie et Max, deux enfants d’une famille déjantée de Montréal.

Le vol de l’oiseau mécanique

Romancier torontois, Cary Fagan porte un regard tendre, intimiste et un peu naïf sur une ville dont sa famille immigrante n’avait jamais entendu parler: Toronto.

Nous sommes dans les années 1930, nous sillonnons des rues et des lieux bien connus de la métropole. Le narrateur du Vol de l’oiseau mécanique est Benjamin Kleeman; il a 14 ans, son père est un inventeur raté de jouets mécaniques et sa mère, une commerçante italienne.

Comme beaucoup d’adolescents qu’il côtoie, Benjamin aspire à être partout sauf à la maison. Il entreprend en cachette l’apprentissage de la magie et, au fil du temps, développe un répertoire de tours qui lui permettent de donner des spectacles dans divers théâtres torontois. Il accède au succès et à la liberté grâce à la magie.

À travers cette histoire racontée avec brio, l’auteur Cary Fagan peint le portrait de gens ordinaires, dans des situations ordinaires. Leurs regards, leurs gestes, leurs vêtements, tout est finement ciselés, tout nous permet de sentir leurs petites misères, leurs timides espoirs aussi.

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La version anglaise de ce roman a reçu un accueil critique élogieux. Selon le Toronto Star, il s’agit d’«un petit bijou, divertissant, drôle et délicieusement écrit». Le National Post parle de «magie pure et simple».

Le cirque ambulant

Marie-Louise Gay et David Homel nous présentent une autre aventure où Charlie et Max accompagnent leurs parents en voyage. Dans Le cirque ambulant, ils débarquent à Venise puis se rendent en voiture dans l’ex-Yougoslavie.

Quand on voyage en famille, fait remarquer Charlie, on fait partie d’un troupeau de moutons. Tout le troupeau suit le meneur et il n’y a jamais un moment pour soi.»

Mais il y a plein de moments épatants, émouvants, épeurants et époustouflants. Charlie et Max visitent une île sans voyelles (Krk), une église grande comme un paquebot, un village déchiré par la guerre et rencontrent le mystérieux ermite de Vrgada.

Le serbe, le croate, l’italien…; les langues s’entrecroisent allègrement dans cette partie du globe. Charlie se dit que ce serait plus simple si tout le monde parlait la même langue. Mais laquelle? «Quand on danse avec des gens dans la lumière des phares d’une voiture au son de la musique croate, on n’a pas besoin de parler la même langue pour se comprendre», en conclut le jeune narrateur.

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Pétillante et colorée, l’écriture de Marie-Louise Gay et David Homel est parfois ponctuée de savoureux jeux de mots et un rebondissement n’attend pas l’autre.

Les coauteurs sont probablement déjà en train de concocter une nouvelle aventure de cette famille déjantée, curieuse et aventurière. Leurs escapades, ici ou ailleurs, regorgent toujours de situations aussi inimitables que délectables.

 

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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