à 13h30 HAE, le 31 mars 2013.
AMOS, Qc – Un long chemin a été parcouru depuis les campus universitaires d’Haïti, alors qu’Ulrick Chérubin et Michel Adrien rêvaient d’une vie à l’étranger, à l’époque où leur pays était sous l’emprise du dictateur François Duvalier, surnommé «Papa Doc».
Les deux hommes, aujourd’hui maires des villes d’Amos et de Mont-Laurier, n’auraient jamais pu imaginer où leur destin les mènerait. Il y a maintenant une quarantaine d’années qu’ils ont quitté, chacun de leur côté, le régime Duvalier pour s’établir au Québec. Et ils y ont été élus dans leur ville respective, qui comptent environ 13 000 habitants chacune, et tous deux profitent d’un fort taux de popularité.
Bien qu’il y ait très peu de résidants appartenant à des minorités visibles dans les municipalités d’Amos et de Mont-Laurier, les électeurs leur ont, à plusieurs reprises, accordé de nouveaux mandats. Ils ont même parfois été élus par acclamation.
M. Chérubin, âgé de 69 ans, est maire d’Amos depuis 2002. Il affirme s’être senti chez lui dès qu’il a mis les pieds dans cette ville minière, où il s’était déplacé pour obtenir un contrat d’enseignement de deux ans. C’était en 1973, et il venait tout juste d’empocher son diplôme d’enseignant à Trois-Rivières. M. Chérubin a lancé, lors d’une récente entrevue avec La Presse Canadienne, qu’il ne devait rester que deux ans à Amos — une ville située à 600 kilomètres au nord-ouest de Montréal —, mais que cela fait maintenant 40 ans qu’il a déposé ses valises.