Deux amis haïtiens se retrouvent maires de villes au Québec

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Publié 01/04/2013 par Andy Blatchford (La Presse Canadienne)

à 13h30 HAE, le 31 mars 2013.

AMOS, Qc – Un long chemin a été parcouru depuis les campus universitaires d’Haïti, alors qu’Ulrick Chérubin et Michel Adrien rêvaient d’une vie à l’étranger, à l’époque où leur pays était sous l’emprise du dictateur François Duvalier, surnommé «Papa Doc».

Les deux hommes, aujourd’hui maires des villes d’Amos et de Mont-Laurier, n’auraient jamais pu imaginer où leur destin les mènerait. Il y a maintenant une quarantaine d’années qu’ils ont quitté, chacun de leur côté, le régime Duvalier pour s’établir au Québec. Et ils y ont été élus dans leur ville respective, qui comptent environ 13 000 habitants chacune, et tous deux profitent d’un fort taux de popularité.

Bien qu’il y ait très peu de résidants appartenant à des minorités visibles dans les municipalités d’Amos et de Mont-Laurier, les électeurs leur ont, à plusieurs reprises, accordé de nouveaux mandats. Ils ont même parfois été élus par acclamation.

M. Chérubin, âgé de 69 ans, est maire d’Amos depuis 2002. Il affirme s’être senti chez lui dès qu’il a mis les pieds dans cette ville minière, où il s’était déplacé pour obtenir un contrat d’enseignement de deux ans. C’était en 1973, et il venait tout juste d’empocher son diplôme d’enseignant à Trois-Rivières. M. Chérubin a lancé, lors d’une récente entrevue avec La Presse Canadienne, qu’il ne devait rester que deux ans à Amos — une ville située à 600 kilomètres au nord-ouest de Montréal —, mais que cela fait maintenant 40 ans qu’il a déposé ses valises.

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M. Adrien a, de son côté, raconté avoir reçu un accueil chaleureux après son déménagement à Mont-Laurier, en 1969. Il s’y était lui aussi rendu pour décrocher un contrat de professeur. L’ancien enseignant de sciences physiques au secondaire avait émigré d’Haïti et s’était établi à Montréal l’année précédente. M. Adrien, âgé de 66 ans, soutient que son premier souvenir de sa vie à Mont-Laurier fut «l’extrême gentillesse» des résidants.

Les deux hommes se sont rencontrés à l’Université de Port-au-Prince dans les années 1960. À l’époque, M. Adrien avait servi de tuteur à M. Chérubin en vue des examens de mathématiques.

«Si on nous avait dit à l’époque que nous nous serions retrouvés maires de villes du Québec, nous aurions dit que c’était impossible», s’est rappelé M. Adrien.

Ils avaient perdu contact en Haïti et ne s’étaient plus revus depuis, avant de se recroiser au Québec dans les années 1990, alors qu’ils étaient tous deux conseillers municipaux dans leur ville respective. À bien des égards, les vies de MM. Chérubin et Adrien ont emprunté des chemins semblables. Les deux hommes sont nés dans la vie de Jacmel, et ils ont, l’un comme l’autre, épousé une infirmière au Québec après s’y être établi. Tous deux ont également occupé la fonction de conseiller municipal pendant huit ans avant de se lancer avec succès dans la course à la mairie.

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