Des timbres pour illustrer la vision d’artistes autochtones sur la vérité et la réconciliation

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Les nouveaux timbres dévoilés par Postes Canada font partie d'une première série annuelle en l’honneur de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Photo: Postes Canada
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Publié 17/10/2022 par Karine Lavoie

Dans un objectif de susciter la sensibilisation et la réflexion sur l’histoire tragique des pensionnats autochtones et le besoin de guérison et de réconciliation, Postes Canada a émis quatre nouveaux timbres le 29 septembre, à la veille de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.

Les quatre nouveaux timbres mettent en lumière des artistes inuits, métis et des Premières Nations.

Ils comportent également des mots dans les langues traditionnelles et les dialectes régionaux des artistes.

Ces timbres sont oblitérés à Brantford, en Ontario. C’est l’endroit où était situé le Mohawk Institute, dont l’ouverture au début des années 1830 en a fait le premier pensionnat autochtone du Canada.

Jackie Traverse, artiste des Premières Nations, Kim Gullion Stewart, artiste métisse, Blair Thomson, artiste et graphiste, ainsi que Gayle Uyagaqi Kabloona, artiste inuk, sont les quatre créateurs des illustrations présentées sur les timbres.

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artiste
Kim Gullion Stewart. Photo: son site web

Faire connaître l’histoire du pays

Les nouveaux timbres font partie d’une première série annuelle de timbres en l’honneur de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.

Par son programme national des timbres-poste, Postes Canada souhaite raconter l’histoire du pays.

«Cette émission de quatre timbres invite les membres de la population à réfléchir aux injustices et aux traumatismes vécus par des générations de Premières Nations, d’Inuits et de Métis, et à assumer leurs responsabilités en ce qui a trait à la réconciliation», peut-on lire dans le communiqué de presse de Postes Canada.

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Jackie Traverse. Photo: son site web

Chaque artiste a créé son timbre en fonction de sa vision de la vérité et de la réconciliation. Postes Canada n’a fourni aucune directive précise sur l’apparence des timbres ni sur les concepts à aborder.

Originaire de Baker Lake, Gayle Uyagaqi Kabloona est l’une des créatrices retenues pour ce projet. Issue d’une famille d’artistes inuits renommés, la femme qui habite maintenant à Ottawa présente souvent des femmes fortes à travers ses œuvres. Pour le projet de création du timbre de Postes Canada, elle a choisi d’illustrer une femme vêtue d’un costume traditionnel allumant un qulliq.

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«Je crois que chaque groupe au Canada a une responsabilité différente en ce qui a trait à la réconciliation. En tant que peuples autochtones, nous avons une responsabilité envers nous-mêmes et les gens de nos communautés: apprendre ou enseigner nos langues et nos cultures qui ont été attaquées il n’y a de cela qu’une génération», affirme-t-elle.

«J’ai voulu créer une œuvre qui ne s’inspirait en rien de l’influence externe des colons canadiens et de l’état colonisateur. Une œuvre qui s’appuie sur la force et la continuité de la culture inuite», explique Gayle Uyagaqi Kabloona.

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Gayle Uyagaqi Kabloona. Photo: capture d’écran

«Personnellement, pour que la réconciliation puisse être entamée, j’aimerais avoir des conversations avec des personnes non autochtones et les faire parler de notre histoire. Je veux qu’ils aient une idée de ce que représente ma culture, de ce qu’a été ma vie et de l’inégalité que vivent les Autochtones au pays.»

«À l’avenir, nous continuerons de collaborer avec des intervenants autochtones, dont des personnes aînées et des universitaires, ainsi qu’avec le Comité consultatif sur les timbres-poste (CCT) pour veiller à ce que les artistes choisis pour les nouvelles émissions représentent la diversité des peuples autochtones au Canada, tout en reconnaissant les répercussions du système de pensionnats autochtones à l’échelle du pays», déclare Lisa Liu, responsable des Relations avec les médias de Postes Canada.

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Blair Thompson. Photo: son site web

À l’écoute du public

Chaque année, Postes Canada reçoit des dizaines d’idées de timbres, principalement de la part du public ou de groupes qui célèbrent des moments marquants.

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«Toutes les suggestions sont présentées au Comité consultatif sur les timbres-poste (CCT), un groupe d’experts indépendants qui les examinent et recommandent un programme équilibré au Conseil d’administration de Postes Canada aux fins d’approbation. Le CCT se compose de philatélistes, de designers, d’historiens, de conservateurs et d’experts culturels de partout au pays», indique Lisa Liu.

«Le Comité évalue toutes les suggestions reçues. Il détermine dans quelle mesure celles-ci mettent en valeur les héros, les personnalités marquantes, le patrimoine, les traditions et les réalisations du Canada», ajoute Lisa Liu.

Elle précise que de 18 à 24 mois sont nécessaires pour le processus de recherche et de conception et que les timbres sont conçus par des graphistes accrédités de partout au Canada.

En juin dernier, Postes Canada avait dévoilé un timbre en l’honneur de Jose Kusugak, originaire de Naujaat. Présentant le visage de ce défenseur des droits, de la culture et de la langue inuite, ce timbre fait quant à lui, partie de la nouvelle série pluriannuelle de timbres rendant hommage aux leaders autochtones.

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La série de timbres canadiens sur les dirigeants autochtones. Photo: Postes Canada

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