Des momies à visage découvert

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Publié 19/02/2013 par Agence Science-Presse

Trois momies du Musée Redpath de l’Université McGill révèlent cet hiver leurs visages.

Loin de paraître comme de longs visages décharnés et sombres, ces reconstitutions faciales réalisées par l’artiste judiciaire de Montréal, Victoria Lywood, semblent devant nos yeux presque vivantes avec leur teint rosé.

Bien qu’elle soit plus habituée à travailler avec des ossements récents pour reconstituer des victimes des scènes de crime ou identifier des ossements inconnus, Victoria Lywood n’en est pas à ses premières momies: «Une partie passionnante de mon travail est de collaborer avec un anthropologue pour redonner un visage à de vieux ossements».

Et avec un coup de pouce de l’imagerie 3D, le résultat s’avère très réussi.

Pour y parvenir, il a fallu que les anthropologues de l’Université Western, Andrew Wade et Andrew Nelson, fassent pénétrer les trois momies dans un scanneur de l’Institut Neurologique de Montréal.

À l’intérieur, il n’a fallu que 90 secondes pour mettre en lumière l’invisible. Près de 6000 clichés reconstituent ce qu’il reste de ces squelettes à partir desquels des recherches seront menées.

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Les images de ces dépouilles appartiennent désormais à la banque d’images numériques que s’échangent par internet les musées du monde dans le cadre du projet IMPACT (Internet Mummy Picture Archive and Communication Technology).

Que se cachait-il sous les bandelettes? Les données recueillies par tomodensitométrie et l’utilisation d’une imprimante 3D ont permis à l’ingénieur du collège John Abbott, Mark Ewanchyna, de reproduire les trois crânes. C’est alors qu’a pu commencer la reconstruction faciale des trois Égyptiens.

Ces vieux Montréalais d’adoption font partie de notre patrimoine depuis près d’un siècle (1859 et 1889). Depuis leur arrivée en sol québécois, ils ont offert quelques surprises aux anthropologues. Ces trois momies se sont en effet révélées être un jeune homme, d’une vingtaine d’années de la période ptolémaïque (332-30 av. J.-C.) et deux femmes d’une époque plus récente (probablement l’Empire Romain), dont l’une est âgée et munie de cheveux blancs.

«Une femme âgée, c’est rare. On pense plutôt que les momies ressemblent toutes à Elisabeth Taylor. Son âge m’a posé un défi supplémentaire, car il fallait s’assurer de mettre des rides aux bons endroits», relève avec un sourire Victoria Lywood.

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