Des joyaux à vous écarquiller les yeux au ROM

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Publié 28/10/2008 par Khadija Chatar

Depuis vendredi, l’exposition La nature des diamants a levé le rideau au Musée royal de l’Ontario (ROM) sur plus de 500 pièces exceptionnelles. Jusqu’au 22 mars prochain, vous aurez l’occasion de vous laisser envoûter, illuminer par ces pierres éternelles et scintillantes provenant pour certaines des bijoutiers les plus huppés au monde comme Cartier, Tiffany & Co., Van Cleef & Arpels, De Beers Canada.

L’exposition qui se déroule, par mesures de sécurité, au sous-sol du musée dans le Hall d’exposition Garfield Weston présente des colliers, des bagues, des diadèmes, des broches, des boucles d’oreille… qui dévoilent leur beauté aveuglante pour le plus grand bonheur des visiteurs. Mais la reine de ces bijoux réunis est incontestablement l’Incomparable. Une pierre unique et hypnotisante de laquelle vous aurez toutes les peines d’en détacher le regard. «C’est le troisième diamant taillé au monde sur la grosseur. Il fait 407, 48 carats et sa forme en cerf-volant le rend unique en son genre. Pour vous donner une estimation, je dirai qu’on a déjà proposé 7 chiffres pour acquérir ce diamant», confie George E. Harlow, conservateur invité de l’exposition et curateur du département des sciences de la terre et des planètes de l’American Museum of Natural History de New York (AMNH). C’est entouré de sa cour que l’Incomparable repose majestueusement dans la chambre forte circulaire du Hall d’exposition Garfield Weston. Et dans cet entourage d’élites, se trouve une autre beauté. Conçue spécialement en l’honneur du deuxième millénaire, elle se prénomme La voie lactée. Un collier qui évoque à s’y méprendre un nuage du paradis. Son créateur, Dieter Huebner qui est aussi Canadien a dessiné cette parure en pensant tout d’abord à une écharpe en gaze, «J’imaginais aussi une toile d’araignée sur laquelle perlait la rosée du matin». Et les 2 000 diamants, dont ce joyau est serti, ne sont que le souvenir de cette rosée. Une pièce unique pesant 67, 96 carats et qui a remporté , il faut le souligner, le prix du concours international des diamants de De Beers en 2000.

Le papillon de la paix

Devant la chambre forte, Le papillon Aurora de la paix déploie ses ailes d’amour sur l’univers. Il s’agit d’un assemblage de pierres rares et multicolores qui s’illuminent dans l’obscurité. «Ce papillon est composé de 240 diamants pesant près de 167 carats», déclare son auteur Alan Bronstein. Il est aussi la preuve que ces diamants fluorescents ne sont pas juste une légende. Il a fallu à Alan et à son équipe d’Aurora Gems de New York 12 ans pour réunir ces petits cailloux aux couleurs rares et raffinées qui défient l’œil le plus expert. «J’ai tenu toutes ces années, malgré les découragements de plusieurs, car j’ai voulu créer un symbole iconique pour le monde entier, un symbole de paix au-delà des frontières culturelles, sociales ou religieuses. Si on y pense bien, il n’existe aucune icône qui englobe tous les êtres de cette planète. Et si j’ai choisi le papillon, c’est parce qu’il est l’une des rares créatures à être aimé dans toutes les cultures du monde. Le diamant, quant à lui, a toujours été considéré dans la société comme l’esprit de l’humanité. » Alan voulait aussi révéler au monde l’énergie enfermée dans ces diamants. «Il existe que très peu d’éléments fluorescents dans la nature», fait-il remarquer.

Au côté de la section sur la nature du diamant, une autre partie plus intéressante aborde la question de l’origine des diamants. On y apprend que ces pierres remontent à la surface de la terre sous l’action de petites cheminées volcaniques très rares.

Cette exposition organisée par l’American Museum of Natural History de New York présente aussi une section sur les dernières découvertes des diamants canadiens. «Le ROM produit actuellement une vidéo passionnante (Crystal Clear: Diamonds from Canada’s North) qui, outre une présentation assez récente des diamants canadiens, fournit des renseignements sur les mines au Canada et, notamment, sur celles qui ouvrent cette année. Le Musée est particulièrement fier de prêter cette vidéo aux autres établissements qui accueilleront cette exposition lors de sa tournée», déclare la conservatrice de l’exposition, Mme Kim Tait. Et le prochain arrêt sera à Houston.

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En attendant, les visiteurs peuvent admirer sur des écrins de velours aménagés avec beaucoup de précaution des parures portées par de grandes célébrités. Parmi elles figurent un bracelet de diamants et de platine. Créé par Neil Lane en 1930, il a appartenu à l’actrice Mae West. Un autre bracelet créé en 1932 par le bijoutier Raymond Yard a été porté par Joan Crawford. Dans la chambre forte se trouve aussi une agrafe d’épaule impressionnante qui rappelle la Grèce antique. Cette broche de Cartier a été forgée en 1928, et n’a été vendue que dans les années 80 à… Sir Elton John. Parmi les bijoux des stars figure aussi un joli diadème porté par Salam Hayek lors d’un souper à la Maison-Blanche et qui fut réalisé par Cynthia Back.

Dans sa section sur les qualités du diamant, le Musée traite du processus de transformation du diamant brut en gemme. Dans cette partie, figure une présentation sur le Processus de Kimberley, du nom de la ville Kimberley en Afrique du Sud. Il s’agit d’un accord international, signé en 2003, par des vendeurs et des producteurs de diamants, des représentants de l’industrie diamantaire et des organisations non gouvernementales instaurant un système de certification des diamants bruts et ainsi défaire le commerce des diamants de guerre, –un commerce illégal organisé par des rebelles dans certains pays ressources pour financer des guerres civiles. Par ce régime, les signataires oeuvrent à rendre le commerce de diamants plus transparent et à bannir les diamants de «sang» du marché mondial. Aujourd’hui, il est estimé que 99% des diamants bruts qui circulent dans le marché ne sont pas originaires de ces régions instables.

Le diamant, une pierre ô combien captivante pour laquelle le ROM a décidé de consacrer sept différentes sections, de la nature du diamant, à l’industrie et la technologie, en passant par les sources diamantifères. Un effort à féliciter et qui fait de cette exposition une présentation exhaustive d’un caillou atypique, plébiscité depuis des millénaires.

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