Des inspecteurs ont refusé d’aller dans les centres pour aînés les plus touchés

L’Ontario compte 164 inspecteurs pour 626 foyers de soins de longue durée. Pendant la pandémie de CoViD-19, on a préféré inspecter par téléphone...
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Publié 29/05/2020 par Émilie Gougeon-Pelletier

Le premier ministre Doug Ford a blâmé des inspecteurs syndiqués pour avoir manqué à leur devoir de maîtriser la crise de CoViD-19 dans les foyers de soins de longue durée les plus touchés en Ontario, en menant des inspections par téléphone plutôt qu’en personne, au mois d’avril.

Doug Ford affirmait jeudi que le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO) ne voulait pas que ses inspecteurs n’effectuent d’inspections en personne puisqu’ils avaient «peur pour leur santé».

«Ils étaient craintifs à propos de leurs familles, ils avaient peur pour leur santé», a souligné le premier ministre. «Je comprends pourquoi ils étaient craintifs, je l’aurais été, moi aussi.»

La ministre des Soins de longue durée Merrilee Fullerton, le premier ministre Doug Ford, la ministre de la Santé Christine Elliott.

Problèmes déjà connus

Le président du SEFPO, Warren «Smokey» Thomas, a envoyé une lettre au gouvernement Ford, le 22 avril dernier, pour lui expliquer qu’il était «mal avisé» et «non nécessaire» d’effectuer des inspections en personne.

M. Thomas affirmait dans cette lettre que ce ne sont pas tous les inspecteurs qui savent utiliser l’équipement de protection personnelle de façon appropriée, et qu’il était restreint dans certains établissements. Celui-ci indiquait qu’il n’était pas utile de mettre les résidents des foyers à risque pour des problèmes préalablement constatés.

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«Les inspections en personne ne nous fourniront pas plus d’informations que nous n’en avons déjà. Les problèmes ont été identifiés à maintes reprises», peut-on lire dans la lettre.

Toutefois, à la suite de discussions entre le gouvernement et M. Thomas, les inspections en personne ont repris leur cours normal, a fait savoir Doug Ford en conférence de presse.

Le premier ministre a demandé l’aide de l’armée le jour même où il a reçu la lettre de Smokey Thomas.

Des centaines de militaires canadiens ont été déployés dans 5 centres ontariens et 28 centres québécois de soins de longue durée, où on avait perdu le contrôle de la CoViD-19.

Incompétents et malhonnêtes

À la suite des commentaires de M. Ford, M. Thomas n’y est pas allé de main morte envers le personnel du ministère des Soins de longue durée.

Il a soutenu qu’il s’agissait d’un «groupe affreux de gestionnaires ministériels maladroits, incompétents et malhonnêtes qui se soucient davantage de leur carrière que des aînés», et qui avait fourni de fausses informations au premier ministre.

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Il a affirmé qu’il était complètement faux que le SEFPO a demandé aux inspecteurs de ne pas effectuer leurs inspections en personne, et a réitéré que l’équipement de protection personnelle était insuffisant pour le faire de façon sécuritaire.

Selon M. Thomas, l’Ontario a évité bien plus de décès en effectuant des inspections par téléphone, plutôt qu’en personne, avec de l’équipement mal utilisé.

L’Ontario compte 164 inspecteurs pour 626 foyers de soins de longue durée. Le ministère des Soins de longue durée n’avait pas encore répondu à nos questions au moment de publier ces lignes.

Rares inspections proactives

Mercredi, la ministre des Soins de longue durée, Merrilee Fullerton, a affirmé que chaque foyer de soins de longue durée en Ontario est inspecté au moins une fois par année.

Il existe deux types d’inspections en province: celles qui surviennent en réponse à des plaintes ou à des incidents graves et celles qui surviennent de façon proactive, aléatoire et non-annoncée. En 2019, le ministère a effectué 2 882 inspections.

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Toutefois, la plupart d’entre elles ont été faites en réponse à des plaintes ou à des incidents graves. Seulement 27 de ces inspections ont été effectuées de façon proactive, aléatoire et non-annoncée.

Cela signifie que pour la plupart des inspections, les foyers de soins de longue durée savaient à l’avance qu’ils accueilleraient des inspecteurs dans leur bâtiment.

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