«J’ai vécu à Haïti quand j’étais jeune. Un enfant, proche de ma famille, était resté chez nous. C’était un Restavèk», se souvient l’écrivain Gabriel Osson.
L’écrivain aux multiples talents vient de publier son nouveau livre, Hubert, le Restavèk, une histoire fictive, mais portant si représentative de la réalité pour des milliers d’enfants de l’île. Il s’agit du premier roman de l’auteur, qui a déjà à son actif trois recueils de poésie et un récit qui raconte son périple à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Reste avec…
«Restavèk» est le mot-valise qu’utilisent les Haïtiens pour parler de ces enfants qui sont envoyés en ville par leurs parents pauvres. Littéralement, nous devons comprendre qu’il s’agit de la contraction de «reste avec».
Les parents ont l’espoir que leurs bambins auront une meilleure éducation et un avenir plus radieux en laissant leur éducation à de la famille ou des amis qui habitent dans les grandes villes. Mais ce n’est pas toujours le cas.
Malheureusement, ce phénomène s’est amplifié ces dernières années, notamment suite au tremblement de terre de 2010. «Le séisme a accentué le nombre d’enfants qui se sont trouvés orphelins ou dans la rue. Des cohortes de Restavèk sont maintenues en esclavage. Ils travaillent du matin au soir, sans rémunération et sans possibilité d’aller à l’école», explique Gabriel Osson.
Paradoxalement, le gouvernement haïtien dit avoir aboli le fait d’avoir des Restavèks. Mais ce phénomène persiste et continue d’exister au vu et au su des autorités locales.