Pardonnez-moi un jeu de mot un peu trop facile et permettez que je vous dise que le romancier Yves Beauchemin est parti pour la gloire. Il a créé le personnage de Charles Thibodeau, dit Charles le téméraire, d’abord un décrivant son enfance dans Un temps de chien, puis en racontant son adolescence dans Un saut dans le vide. Cette série romanesque se termine avec Parti pour la gloire qui brosse un savoureux portrait de Charles, devenu adulte mais resté toujours aussi téméraire.
La réputation de Yves Beauchemin n’est plus à faire. Il est un conteur hors pair qui aime plonger ses lecteurs dans des aventures époustouflantes. Le protagoniste de ces aventures est toujours plus grand que nature et Charles Thibodeau n’échappe pas à la règle, loin de là.
Les aléas de la vie ou le mauvais sort ont placé sur son chemin «des crevasses béantes, des forêts inextricables, des rivières pleines de tourbillons perfides». Mais avec une bonne dose de témérité et une grande force de caractère, Charles réussit à surmonter tous ces obstacles. Yves Beauchemin prend plaisir à raconter les dédales de chacune de ces trépidantes courses à obstacles.
Charles écrit pour le journal Vie d’Artistes, mais il ne tarde pas à se rendre compte qu’il fait du sur place. Il lui faut relever un plus grand défi. Aussi, lorsqu’on lui propose de remplir la fonction de biographe de Pierre Péladeau, magnat de la presse québécoise, il saute sur l’occasion. Mais l’effervescence des salles de rédaction lui manquant, il devient journaliste de combat dans un hebdo où il peut défendre les causes qui lui sont chères.
Au lendemain du référendum de 1995, Charles commence à se passionner de politique et finit par accepter de travailler pour le député péquiste de Saint-Henri. Chacun de ces emplois regorge d’événements déchirants, d’incidents cocasses et de drames passionnés. La verve de Beauchemin ne tarit jamais et s’étend avec élégance sur plus de 400 pages.