Déprime saisonnière: que la lumière soit!

trouble affectif saisonnier
Luminothérapie avec la psychologue Marie-Pier Lavoie. Photos: courtoisie
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Publié 04/01/2024 par Renée-Pier Fontaine

Il y a bel et bien une différence entre la dépression dite plus standard et la déprime saisonnière. Rage de sucre et de féculents? C’est un symptôme, tout comme l’envie excessive de dormir très longtemps, même après une période de repos, l’hypersomnie.

Ce type de dépression arrive à l’automne et disparait de lui-même au printemps. Marie-Pier Lavoie s’intéresse à cette maladie depuis le tout début de sa carrière.

Marie-Pier Lavoie est doctorante en psychologie et membre de l’Ordre des psychologues du Québec depuis 2003. Tout au long de sa carrière, elle a continué à développer ses connaissances sur le sujet de sa thèse de doctorat: le trouble affectif saisonnier.

Privation de lumière

Elle a même publié un livre intitulé Du soleil plein la tête aux éditions Québecor, en 2007. Ce livre est plutôt réservé aux professionnels puisqu’il contient beaucoup de termes techniques et explique les bienfaits de l’exposition à la lumière.

«On ne connait pas exactement la cause de ce type de dépression là, mais bien sûr que la privation de lumière est l’une des causes qui a été grandement étudiée et effectivement à des latitudes assez élevées comme la vôtre, bien sûr qu’il y a un peu plus de gens qui sont affectés par ce manque de lumière. Ça pourrait être quelqu’un qui travaille dans un endroit sans fenêtres.»

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Il y a aussi d’autres facteurs à considérer pour ce type de dépression, notamment la génétique, les neurotransmetteurs du cerveau, dont la sérotonine et la dopamine.

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Marie-Pier Lavoie.

Stimuler la rétine

Les études doctorales de Marie-Pier Lavoie portaient sur la sensibilité de la rétine à la lumière. Les gens qui sont le plus affectés par le manque de lumière sont ceux qui en auraient davantage besoin pour stimuler leur rétine.

La rétine envoie des messages au cerveau pour activer les hormones et les neurotransmetteurs. Donc s’ils n’ont pas assez de lumière, ces gens-là sont moins stimulés et plus susceptibles de développer la dépression saisonnière.

Certaines personnes ressentent les symptômes dès novembre et d’autres en janvier. Mme Lavoie assure que lorsqu’on va dehors plus souvent, ça aide.

La luminothérapie à la rescousse

Pour contrer les effets de dépression saisonnière, Mme Lavoie conseille de faire des séances de luminothérapie, en utilisant un appareil d’une grande intensité lumineuse. C’est un traitement à faire en matinée, en se levant, pour 30 minutes.

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«Ça l’a vraiment un effet bénéfique, ça envoie au cerveau le signal qu’on est réveillé, mais ça fait augmenter aussi la sérotonine, l’hormone du bonheur qui aide avec notre bonheur et notre énergie», explique-t-elle.

Pour les cas les plus sévères, qui représentent environ 3% de la population, les symptômes peuvent être dérangeants et sont parfois traités avec de la médication qu’ils arrêtent au printemps.

Mme Lavoie dit que le diagnostic n’a pas besoin d’être fait exclusivement par des psychiatres, mais qu’avant de commencer à prendre des médicaments, les gens peuvent aller dehors plus souvent ou essayer la luminothérapie, faire plus d’exercices et prendre de la vitamine D.

«On sait que les populations plus nordiques comme les Canadiens ont une carence dès le mois d’octobre, donc c’est simplement de prendre un petit supplément qui va aider.»

Luminotherapie
S’exposer à une bonne source de lumière au réveil peut atténuer la déprime d’hiver. Photo: iStock.com/Rocky89

Au moins 20% de la population

Lorsqu’on parle de symptômes plus légers comme d’une déprime, les blues hivernaux, c’est environ 20% de la population. Mais Mme Lavoie croit que c’est sous-estimé, car beaucoup de personnes vivent quelques symptômes qui sont récurrents chaque année.

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En plus de son livre, Marie-Pier Lavoie donne des conférences et s’exprime dans les médias, elle offre des réponses plus poussées à propos de ce que la luminothérapie peut faire.

«Il faut modifier aussi nos sentiments face à l’hiver, on voit souvent des personnes qui n’aiment pas quand il y a des tempêtes par exemple. Ça aiderait à améliorer un peu l’humeur d’essayer de trouver quelque chose de plaisant pendant cette dure saison de froid», explique-t-elle.

Enfants et ados aussi

Les enfants et les ados peuvent aussi être affectés par le manque de lumière, puisque la maladie est souvent génétique. Si l’un des parents présente des symptômes, il se peut que l’enfant aussi en ait.

Les jeunes ont besoin de moins longues séances de luminothérapie. Mme Lavoie propose de mettre la lampe sur la table lorsqu’ils déjeunent.

Marie-Pier Lavoie a choisi de faire sa thèse de doctorat sur la luminothérapie parce qu’à l’époque c’était peu connu et il y avait peu de renseignements sur le sujet. Maintenant qu’elle travaille dans son cabinet privé de soins psychologiques, elle trouve quand même le temps de partager ce qu’elle sait sur la dépression saisonnière et les moyens de s’en sortir.

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