Denise Bombardier: insulter pour obtenir une réaction

Denise Bombardier dans le documentaire Denise au pays des francos.
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Publié 11/10/2019 par Maxime Pronovost

Il y a près d’un an, Denise Bombardier a fait réagir certaines populations au pays en leur disant qu’elles sont vouées à disparaître. Plusieurs Franco-Canadiens ont reçu la claque. C’est à la fois d’une violence remarquable et d’un machiavélisme hautement efficace: insulter pour obtenir une réaction.

Depuis la première et fameuse claque d’octobre 2018, les gens de la francophonie canadienne se sont rapprochés. Ils ont parlé de Denise Bombardier et de ses propos. Ils ont possiblement même vidé la question.

Il y a eu de l’entraide (on se souvient des manifestations du 1er décembre). Il y a eu le développement de stratégies et des liens se sont tissés. Les réseaux se sont affichés et la communauté a rayonné.

Incompréhension évidente

De retour dans l’arène publique pour promouvoir son documentaire Denise au pays des francos, le message de Denise Bombardier a été une fois de plus véhiculé à l’échelle transnationale. En tant que leadeur d’opinion, elle en a rajouté une couche, cette fois, avec une incompréhension évidente.

La première sortie de Denise Bombardier, en octobre 2018, a eu pour effet de motiver les troupes francophones au pays. Par contre, à sa sortie du dimanche 6 octobre à l’émission Tout le monde en parle, c’est moins chic de voir Denise reprendre un jeune pour un anglicisme.

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Là où Denise Bombardier est efficace (je ne dis pas qu’elle a raison), c’est en insultant les communautés qui sont, en quelque sorte, forcées de s’unir pour prouver qu’elles sont toujours bien vivantes.

Denise Bombardier dans le documentaire Denise au pays des francos.

Dans le monde de Denise…

Là où Denise Bombardier a tort sur toute la ligne, là où non seulement elle se plante, mais là où elle se pète la gueule de façon spectaculaire, c’est en agissant comme si les registres de langue n’existaient pas.

Dans le monde de Denise, les gens ne sacrent pas, ne sont pas familiers, ne font pas d’erreur. Dans le monde de Denise, l’emploi du français ne devrait être qu’exact et littéraire. Dans le monde de Denise, on ne pète pas: on Proust!

Dans le monde de Denise, la langue, on la tue.

La reine Denise

Denise Bombardier fait partie d’une classe à part, qui boit son thé dans une petite tasse de porcelaine, l’auriculaire en l’air. Denise Bombardier fait partie de ces gens qui se donnent un air quelconque en modifiant leur tonalité, en modifiant leur accent, pour dégager une persona qui ne leur appartient pas. Denise, où est passée ton authenticité?

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Denise Bombardier rêve d’avoir l’air de Denise Bombardier. Elle présente son idéal qui correspond davantage à une reine française autoproclamée du 16e siècle et qui se met en évidence.

Ça commence par le titre du documentaire: DENISE AU PAYS DES FRANCOS! Prosternez-vous, pauvres petites gens du Canada français, la reine Denise s’en vient chez vous manger du barbecue et vous dire que votre français fait dur.

La reine Denise rabaisse les individus qu’elle juge plus bas qu’elle et qui n’atteignent pas ses propres standards, des standards qu’elle impose à autrui, des standards qu’elle impose, finalement, à l’entièreté d’un pays.

Denise Bombardier dans le documentaire Denise au pays des francos.

Au pays de la poutine

On vous rappelle que Denise Bombardier vit dans une province qui cuisine de la poutine et du pâté chinois, qui est formée des gens qui sont contents quand les Canadiens de Montréal battent les Leafs à Toronto.

C’est aussi une province qui a cultivé une poésie qui n’a jamais eu à être hautaine pour se faire valoir, contrairement à la reine Denise.

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Un accent inventé

Ne soyez pas impressionnés par Denise Bombardier. Cette femme détient un doctorat de l’Université Paris-Sorbonne en sociologie, mais désormais elle fait des documentaires où elle reprend les jeunes tout juste sortis de l’adolescence, parce qu’ils disent «supporter» et non «soutenir» ou «appuyer».

Cette façon de corriger les gens, particulièrement les jeunes, correspond exactement à ce qu’il faut faire pour les décourager de parler une langue.

C’est ce qu’elle fait, Denise: reprendre le parler des francophones en milieu minoritaire au moment où ils continuent d’avancer, au moment où ils se comprennent, au moment où ils continuent de se battre, au moment où ils vivent et où ils regardent Denise Bombardier à la télé prendre un accent inventé.

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