L’Orchestre symphonique de Toronto (TSO) a ouvert la semaine passée sa nouvelle saison musicale, placée sous le signe de l’éclectisme. Avec ces deux concerts d’ouverture, le Roy Thomson Hall a fait salle comble: plus de 2 000 mélomanes se sont déplacés chaque soir.
Au programme de ces concerts: le Boléro de Maurice Ravel suivi des chants profanes de l’opéra Carmina Burana de Carl Orff. L’orchestre était accompagné du Choeur Mendelssohn de Toronto et du Choeur des enfants de l’Opéra canadien.
C’est cependant dans le recueillement qu’ont débuté ces concerts. En mémoire de l’ancien directeur général de l’Opéra national canadien, Richard Bradshaw, décédé le mois passé, les musiciens ont entamé l’hymne national devant un public debout, suivi du prélude de l’Acte 1 de Lohengrin, de Wagner, une pièce musicale que Richard Bradshaw appréciait tout particulièrement.
Mais n’est-il pas difficile de donner une nouvelle saveur à des oeuvres aussi connues que le Boléro et Carmina Burana, souvent utilisées dans des films ou des publicités? Pour Peter Oundjian, chef d’orchestre de ces soirées et directeur musical de l’orchestre symphonique, pas question de baisser les bras devant un tel défi.
«Il ne faut pas s’avouer vaincu, sinon on ne fait jamais rien! Dans une vie musicale, on joue des pièces très différentes, parfois des oeuvres nouvelles, parfois des grands classiques. Et c’est à nous, artistes, de trouver une énergie toujours fraîche pour faire redécouvrir ces grands classiques. Et puis le Boléro, pour moi, c’est complètement neuf chaque fois, c’est comme si c’était encore la première fois!»
Lancée avec brio devant un public conquis, la nouvelle saison de l’orchestre programme des oeuvres bien différentes de celles de l’an passé et est volontairement très éclectique, comme l’explique Peter Oundjian. «Nous ne tenons pas à donner une couleur particulière à une saison musicale, car si on gardait cette couleur pendant trente semaines, il serait difficile de maintenir un intérêt renouvelé de la part du public.»