De bouche à oreille: Chloé Sainte-Marie rendra hommage à la terre iroquoise

Chloé Sainte-Marie
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Publié 27/09/2019 par Marie Thimonnier

Chloé Sainte-Marie ouvre la nouvelle série de concerts torontois de De Bouche À Oreille. En terre iroquoise, l’artiste chantera sur scène en innu et en mohawk.

L’artiste québécoise se produira sur la scène du Heliconian Hall vendredi 4 octobre à 20h, accompagné du guitariste Davy Gallant ainsi que du quatuor Chat gris. 

Après des débuts remarqués dans le cinéma, elle se dédie à la chanson dès les années 1990. Elle sort alors une trilogie d’albums dans lesquels elle interprète des poèmes québécois d’horizons divers.  

Plus tard, elle trouve une voie atypique dans le domaine musical en interprétant des poèmes en langue des Autochtones, avec son album Nitshisseniten e tshissenitamin sorti en 2009. Elle se plonge alors dans l’apprentissage de la langue innu.

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Qu’est-ce qui vous a attiré dans le projet De Bouche À Oreille?

Selon moi, ce festival est un moyen de mettre les gens ensemble alors qu’ils ne se seraient peut-être jamais rencontrés autrement. Cela permet d’innover avec des créations musicales originales et créer des moments de scène inattendus. 

Le Heliconian Hall est incroyable. C’est une salle prodigieuse, dans une église, on ne voit pas ça tous les jours. 

Je pense aussi que ce festival est important pour l’histoire. Sur une terre habitée par les Premières Nations et colonisée, c’est très inspirant pour moi de venir chanter des poèmes dans la langue des Iroquois qui ont vécu ici il y a des années. 

Le Canada est un pays métissé, nous devons rendre hommage à cette terre, notamment au travers de rencontres entre ce que j’appellerais la génération immigrée, francophone et anglophone. 

 A-t-il été facile de vous convaincre? 

Je n’ai pas hésité. Dominique Denis a bâti un très beau projet qui peut, j’en suis convaincue, donner un concert extraordinaire.

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Les rencontres entre artistes invités et artistes locaux sont souvent prometteuses. 

Comment avez-vous choisi les chansons qui seront jouées le 4 octobre ? 

Évidemment on ne s’éloigne pas des chansons de l’album et des langues autochtones, mais on opère des arrangements. Le quatuor travaille de son côté, moi du mien, pour trouver les meilleures combinaisons possibles. 

J’ai également choisi les poèmes selon ce qu’ils racontent ou expriment. 

Vous chantez dans les langues des Autochtones, sentez vous une sensibilité du public à cet égard? 

Le public, les gens ici, sont selon moi tous métis. Mais l’éducation nous a privés des rencontres avec les Premières Nations. Or, il ne faut pas oublier que le massacre des peuples autochtones est le plus grand génocide de l’histoire. 

Je pense qu’il est nécessaire de leur rendre hommage, de ne pas les oublier, et avant tout de chanter notre histoire, celle de notre terre. La musique est un moyen de remémorer le passé, par les poèmes, la musique ou les chansons. 

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Ne jamais avoir joué avec les musiciens du quator Chat gris, est-ce une inquiétude? 

Pas du tout, c’est même très motivant. Je prépare une tournée symphonique qui nécessitera une adaptation aux musiciens locaux lors de chaque concert. On ne répète jamais avant de se produire lors d’une tournée comme ça. 

Je dirais même que c’est créateur. La spontanéité en musique est créatrice.

Chacun de nous aura une surprise vendredi: le public, les musiciens et moi-même. N’est-ce pas ça le propre de la musique? Créer des émotions.

Vous qui avez donné des concerts dans divers pays, que pensez-vous du public torontois ? 

Les gens qui seront dans le public de De Bouche À Oreille seront sûrement essentiellement francophone, donc ce n’est pas différent de mon public habituel. 

Outre mes chansons en français, les langues des Premières Nations sont des langues nouvelles, des sonorités que peu de gens connaissent, mais je pense que c’est le sens qui est important et la beauté du chant. 

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Quels sont vos plus beaux souvenirs de scène  

Il y a quelques jours, sur scène, l’électricité a manqué et j’ai dû chanter a capella pour le reste du spectacle. C’est un souvenir mémorable. 

Mais je pense que le plus beau jour de scène fut au Festival Musique du Bout du monde à Gaspé. Il était 4 h du matin, le Soleil se levait sur le cap Bon-Ami. Je pense que ce fut même l’un des plus grands moments de ma vie. 

Le quatuor Chat gris accompagnera Chloé Sainte-Marie et Davy Gallant le 4 octobre

Les francophones et francophiles seront au rendez-vous, le 4 octobre au Heliconian Hall pour assister au concert de Chloé Sainte-Marie.

On pourra également la rencontrer, accompagnée du guitariste Davy Gallant, dès mercredi 2 octobre à 18h30 à la Librairie Mosaïque pour 15$. 

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