Dans la maison du soleil: le Machu Picchu

Pérou: 2e partie de 3

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Publié 14/08/2012 par Guillaume Garcia

Pour ceux qui n’auraient pas suivi le premier épisode, on est arrivé à Aguas Calientes, une petite ville qui a pour seule vertu sd’être située au pied du Machu Picchu.

On s’installe donc à l’auberge et on va visiter rapidement la ville. Coupée en deux par un affluent de l’Urubamba et coincée par les sommets voisins, la ville trouve tout de même le tour de grandir, principalement pour satisfaire les besoins des touristes.

Si vous trouverez toujours des gens pour vous dire que le Machu Picchu c’est «has-been» et que c’est trop cher, il faut croire que le lieu attire (et on le comprend parfaitement) toujours plus de monde.

Vu qu’on a choisi de faire le Pérou en se compliquant un peu la vie, on oublie le bus pour monter dans la Cité sacrée et on compte uniquement sur nos jambes.

Zombies et cyclopes

Donc on a tout bien lu, tout bien compris, tout bien repéré, on se lève à 4h et on part pour visiter le Machu Picchu avant que les touristes partis le matin de Cuzco n’envahissent le site.

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Dans les rues d’Aguas Calientes, une centaine de zombies se dirige vers l’Urubamba rejoindre le sentier qui longe la rivière avant de commencer l’ascension vers la Machu Picchu, une vingtaine de minutes de marche plus tard.

Devant le pont double (piétons-bus), la horde de cyclopes, lampes frontales vissées la tête, se place en ligne avant de passer traverser la rivière, dernière étape avant la montée.

Des escaliers à l’infini…

On imaginait un sentier de pierre, c’est en fait un escalier infini qui se dresse devant nous. La nuit, l’humidité, la végétation luxuriante sont autant d’obstacles à franchir pour boire le Graal. Le jour se lève. On marche depuis près d’une heure. Les parois des pics environnants, tous de vert vêtues, font leur apparition à nos côtés. La brume que nous avions laissée derrière nous à notre départ se met à notre poursuite. Elle semble venir des tréfonds de la vallée et cherche à s’extirper de la poigne des mastodontes qui l’encerclent.

La vue est à couper le souffle, et on a réellement le souffle coupé par cette montée ardue. Le paysage a beau être dantesque, on ne le regarde plus. On marche, le cerveau débranché et l’acide lactique plein les jambes. Après plus d’une heure et demie d’efforts, on entre enfin dans le Machu Picchu.

Sorti d’un rêve

De l’entrée, les terrasses s’alignent parfaitement, à perte de vue, jusqu’au pied de Wayna Picchu (le jeune pic, au contraire de Machu Picchu le vieux pic), la montagne du fond sur toutes les photos que vous avez vues du Machu Picchu. Comme personne n’est capable de dire précisément à quoi servait cette cité, penchons-nous plutôt sur l’expérience que procure cette visite.

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Un poids se pose sur nos épaules d’emblée et va y rester tout au long de la journée. Ce poids c’est le soleil. Une fois venu pousser la brume et les nuages, il reste là, solitaire et puissant à magnifier le paysage. De ce piton rocheux, on semble comprendre pourquoi un peuple vénérant le soleil a construit quelque chose ici.

On se trouve dans la maison du soleil. Forcément elle est grande et lumineuse, très lumineuse d’ailleurs. Les rayons du soleil coupant les quelques nuages récalcitrants et se brisant contre la roche des montagnes offrent un jeu de lumière féérique.

Oh Pachacamac!

Comme tout bon fan de Tintin, on commence à lâcher des «Oh Pachacamac!»un peu partout, un peu tout le temps. Mais ça sonne vraiment bien ici! D’ailleurs, tiens «Oh Pachacamac!» encore, juste pour la forme!

Bon, 45 minutes d’efforts supplémentaires donnent le droit d’aller jusqu’à l’Inti Punku (Porte du soleil en quechua), la porte de la maison de notre hôte Môssieur Soleil (on est entré par la cave techniquement!). C’est par cette «porte» symbolique que les trekkeurs concluent leur expédition. Elle offre une vue superbe sur le Machu Picchu, Wayna (huana) Picchu, les montagnes environnantes et les paysages vers Cuzco.

On dit que la Porte du soleil, l’Intihuatana (sorte de cadran solaire sacré au cœur du site du Machu Picchu) et Wayna Picchu forment une ligne droite vers le soleil… serait-ce une coïncidence…

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D’ici on distingue le Machu Picchu en tout petit, perché sur son rocher, noyé au milieu des montagnes vertes. Pas très étonnant que les Espagnols ne l’aient pas trouvé, il est vraiment bien caché!

Un côté encore sauvage

Comme on n’a pas fait 8000km pour rien, on redescend de la Porte du Soleil pour prendre le chemin menant au pont inca. C’est complètement de l’autre côté de la montagne, ça tombe bien, on a le goût de marcher! Donc, de l’autre côté de la montagne Machu Picchu se trouve un ancien chemin qui part des environs de Cuzco et mène à la cité du Machu Picchu.

Une vingtaine de minutes suffisent cette fois-ci pour admirer le côté le moins connu du Machu Picchu et certainement le plus dangereux. La montagne, un chemin de pierre, le vide… et quel vide! De là on aperçoit l’Urubamba qui continue sa course vers une centrale hydraulique.

Le panorama est saisissant. De ce côté, les montagnes qui nous font face sont plus éloignées que du côté touristique. On se sent moins oppressé. Le fameux pont inca n’a rien d’extraordinaire en soi, mais son utilité l’est plus! À cet endroit, le sentier qui longe la montagne stoppe net (d’ailleurs on se demande encore comment ils l’ont construit ce sentier) et reprend quelques mètres plus loin.

Entre-deux, un pont de bois. Comme ça si quelqu’un s’invite et n’est pas le bienvenu, on enlève le pont et l’affaire est réglée. Pratique hein! Par contre on déconseille à ceux qui ont le vertige de se rendre jusqu’au pont inca, car sans avoir vraiment le vertige ça fait déjà bien peur!

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Allez hop demi-tour toute, on revient vers le Machu Picchu. Les jambes commencent à se faire lourdes. Perchés sur notre piton rocheux on se prend à rêver aux explorateurs qui ont découvert le site, la puissance de cette expérience sur eux.

Tout le monde vous le dira, il y a un truc spécial avec le Machu Picchu. Un truc de magique pas vraiment explicable en mots. En fait, disons que peu d’endroits sur la planète vous donneront les clés de la maison du soleil et de ses jardins suspendus aux flancs des montagnes d’une si belle manière.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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