Daniel Lamarre, une ode à la créativité au Cirque du Soleil

Après 21 ans au service du spectacle, l’ancien PDG du Cirque du Soleil vient de passer le flambeau à son successeur, Stéphane Lefebvre. C’est l’occasion pour Daniel Lamarre de revenir sur ses deux décennies au Cirque. Mais aussi l’importance de la créativité dans son travail, qu’il expose dans son nouveau livre L’équilibriste.

Une carrière d’équilibriste

Conférencier invité du Club canadien de Toronto ce 21 avril, au restaurant Malaparte du TIFF, Daniel Lamarre nous a raconté son parcours hors de l’ordinaire.

À seulement 16 ans, en Mauricie, il travaille au journal local. Plus tard, à Ottawa, il poursuit des études en communication tout en travaillant à Radio-Canada. Il fait carrière à Montréal dans l’agence de publicité Cockfield Brown… Avant d’être embauché par la prestigieuse agence de relations publiques Burson-Marsteller.

En 1997, Daniel Lamarre devient le président de la chaîne TVA. Rien ne semble pouvoir l’arrêter.

Tout change à la fin des années 1990, quand il reçoit un appel de Guy Laliberté… «Daniel, j’ai eu un flash incroyable! You’re going to drive the circus.»

Lamarre accepte, malgré des difficultés d’adaptation au début.

«La première année au Cirque du Soleil était horrible», plaisante-t-il aujourd’hui.

«C’était très différent de ce que j’avais pu faire jusqu’à maintenant, mais j’ai plongé dans cet univers fantastique et ça m’a plu.»

Daniel Lamarre: «Pas d’affaires sans créativité»

Et à l’occasion de cette «Journée internationale de la créativité», Daniel Lamarre n’a manqué de rappeler à quel point elle est essentielle dans le monde des affaires et de l’entreprise. Au Cirque du Soleil, le PDG redoublé d’imagination artistique pour mener à bien sa mission.

«Mon objectif est de fournir un emploi et un revenu au plus d’artistes possible», explique-t-il. «Il est impératif que les artistes puissent vivre de leur passion.»

C’est aujourd’hui le cas de plus 2500 d’entre eux au Cirque du Soleil.

C’est en alliant la créativité à l’audace que Daniel Lamarre est ainsi parvenu à convaincre les Beatles d’approuver le spectacle Love. Ou encore qu’il a pu créer le spectacle One en hommage à Michael Jackson. «C’est une de mes plus grandes victoires», avoue-t-il aujourd’hui.

Redoubler d’inventivité

Tout au long de sa carrière au Cirque du Soleil, Daniel Lamarre a pu rencontrer de grands artistes. De Robert Lepage à Dominic champagne, en passant par les Beatles ou encore James Cameron.

«Tous ces artistes m’ont influencé positivement pour la suite de ma carrière», raconte-t-il.

C’est notamment en travaillant avec eux que Lamarre s’est rendu compte à quel point la créativité avait sa place dans les affaires.

«J’ai changé ma manière de travailler», explique-t-il. «Car j’ai compris qu’il faut toujours être curieux et mettre son cœur sur la table pour réussir.»

Le Cirque du Soleil sauvé par l’audace

En mars 2020, la pandémie stoppe tout. Daniel Lamarre accuse le coup. «C’était dur de passer de 44 spectacles à zéro si vite», explique-t-il. «Mais surtout de devoir laisser partir les artistes et les employés.»

Lamarre ne baisse pas les bras. Il refuse que le Cirque ne revienne pas sur scène au plus vite.

«On s’est battu, et on a obtenu les financements nécessaires pour repartir», se réjouit-il aujourd’hui. «Le secret, c’est de se projeter pour accomplir ce que l’on veut!» Le retour du Cirque du Soleil est d’ailleurs sa plus grande fierté à ce jour.

Aujourd’hui, Daniel Lamarre travaille toujours au Cirque du Soleil, où il appuie son successeur aux commandes en tant que vice-président du conseil. «Le Cirque du Soleil, c’est 21 ans de bonheur, en tant qu’ambassadeur de la culture canadienne et francophone dans le monde.»

Il raconte ce parcours extraordinaire dans son livre L’équilibriste, paru en janvier aux Éditions Michel Lafon.

Daniel Lamarre a reçu l’Ordre du Canada

L’homme sait se réinventer. Depuis 2012, Daniel Lamarre produit la conférence C2 Montréal, un rendez-vous avec l’élite du monde de la création et des affaires. En reconnaissance de son travail, il a reçu en 2018 la médaille de l’Ordre du Canada.

Lui qui ne se considère pas comme un artiste en aura pourtant inspiré plus d’un.

Cette conférence du Club canadien de Toronto était la seconde organisée cette saison. Le prochain déjeuner-conférence aura lieu le 19 mai, avec comme invitée Zaahirah Atchia, directrice de Radio Canada en Ontario.