La crise des surdoses d’opioïdes touchait déjà bon nombre de personnes au Canada avant la pandémie. La crise sanitaire joue un sombre rôle dans l’augmentation des décès par surdoses. Entre avril et juin 2020, 1 628 décès liés aux opioïdes, pour la plupart accidentels, ont été enregistrés au pays.
En mars 2020, le gouvernement de l’Ontario déclare l’état d’urgence en raison de la CoViD-19. Cette mesure entraîne la réduction des heures d’ouverture des sites de consommation supervisée. Ceux et celles qui font usage de drogues bénéficient désormais de moins d’encadrement.
Solitude et mélange de drogues
Plusieurs causes expliquent l’augmentation des décès liés aux opioïdes pendant la pandémie de covid au Canada. La surprescription médicale en fait partie, mais n’est pas la seule. D’ailleurs, la prescription intensive existait déjà bien avant la crise du coronavirus.
Avec la pandémie, la fermeture des frontières a perturbé les chaînes d’approvisionnement (légales et illégales): les revendeurs locaux ont commencé à diluer les drogues en y ajoutant des additifs. Les drogues sont devenues «plus puissantes et plus toxiques», peut-on lire dans l’Encyclopédie canadienne.
Dans un contexte de solitude et de dépendance accru, les consommateurs tentent de trouver «tous les moyens pour arriver à s’en procurer», explique Richard Elliot, avocat et directeur général du Réseau juridique canadien VIH/Sida à Toronto.