La première alerte internationale sur ce qui allait devenir le CoViD-19 est apparue le 30 décembre dernier, sur une modeste liste de discussion par courriel gérée par un groupe international de passionnés qui ont suivi à la trace pratiquement toutes les épidémies des 20 dernières années.
Une «pneumonie» d’origine inconnue dans la région de Wuhan, en Chine: c’est le message qui a été envoyé sur cette liste peu avant minuit, le 30 décembre, heure de New York, par l’épidémiologiste Marjorie Pollack.
Trois heures plus tôt, celle-ci avait reçu un courriel d’un collaborateur régulier de ProMed, qui l’avertissait d’un message sur le réseau social chinois Weibo. Ce message annonçait que le Comité municipal de santé de la ville de Wuhan avait publié «un avis d’urgence sur le traitement d’une pneumonie de cause inconnue».
En trois heures, l’existence de cet avis avait été contre-vérifiée, et l’alerte était envoyée aux quelque 83 000 abonnés de ProMed.
Comme pour le SRAS
Le magazine Wired, qui consacre un article cette semaine à cette liste et à son site «low tech», signale que c’est également ProMed (Program for Monitoring Emerging Diseases) qui, le 10 février 2003, avait été le premier à lancer l’alerte sur ce qui serait connu sous le nom de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), un autre coronavirus.