On n’est plus aussi sûr que le pangolin soit la source du coronavirus de Wuhan. L’affirmation selon laquelle le virus de ce petit mammifère serait génétiquement semblable à notre virus à 99%, s’avère être une erreur de communication «embarrassante».
C’est ce que révélait la semaine dernière la revue Nature: les scientifiques qui ont examiné les données annoncées le 7 février, de même que les génomes de trois autres coronavirus de pangolins séquencés à toute vapeur et publiés la semaine dernière, ont obligé à conclure que, bien que l’animal soit toujours un suspect possible, rien ne permet d’être affirmatif.
Cible des braconniers
L’annonce du 7 février provenait de l’Université d’agronomie de Chine du Sud. Deux chercheurs expliquaient, sur la base de leurs analyses génétiques, que le pangolin — un petit mammifère qui se nourrit de fourmis et de termites — était probablement la source du Covid-19.
L’hypothèse reste plausible: ce petit animal est très ciblé par les braconniers parce que très en demande dans la médecine traditionnelle chinoise. Il aurait donc pu être le réservoir de transmission du virus aux humains, ou un intermédiaire entre la chauve-souris et les humains.
Plusieurs espèces de pangolins, en Afrique et en Asie, sont menacées de disparition, en raison de l’attrait que représentent sa chair et ses écailles sur le marché chinois. Le gouvernement chinois menace d’au moins de 10 ans de prison un contrebandier ou un revendeur.