Il était une fois un lutin qui s’appelait Nolin. Il habitait au Pôle Nord avec les autres lutins, le Père Noël, sa femme la Mère Noël et leurs trois enfants qui se prénommaient Margot, Maryse et Marguerite. Nolin avait la réputation d’être très maladroit, pour ne pas dire nul. Les autres lutins se moquaient de lui en l’appelant Nulin.
Chaque avant-veille de Noël, le Père Noël lançait: «Tous mes cadeaux sont-ils prêts?». De sa petite voix, Nolin répondait: «Oui, oui. Tous vos cadeaux sont prêts.». Mais le Père Noël ne l’entendait pas et Nolin courait pour le rattraper en criant: «Oui, oui, vos cadeaux sont prêts.». Et chaque fois, Nolin trébuchait et échappait des cadeaux qui se brisaient. Le Père Noël, mécontent, criait de sa grosse voix: «Ce n’est pas vrai, Nulin! Maintenant ces cadeaux sont à refaire!»
En 2013, Nolin avait été plus malchanceux que jamais et avait brisé des douzaines de cadeaux. Cette année-là, le lutin se dit qu’il valait mieux quitter la fabrique de jouets et le Pôle Nord. Mais où pourrait-il déménager? Où trouverait-il un autre emploi? La réponse à ces questions était peut-être sous ses yeux, dans le journal qu’il apportait chaque semaine au Père Noël… Au lieu de remettre L’Express à son patron, Nolin prit le temps de lire les petites annonces en page 10. Deux publicités attirèrent son attention.
La première annonce portait sur la vente d’une coquette petite maison dans la Ville-Reine. On indiquait que de grands sapins se dressaient devant ce logement du quartier Choux-ville, à 500 mètres d’un parc, d’une rivière et d’une ferme. La seconde annonce se lisait comme suit: «La lutine Martine, patronne du resto-bar de la Maison de la Francophonie, cherche un serveur lutin.» Nolin sauta de joie car les deux annonces l’intéressaient.
Notre maladroit lutin fit ses bagages, emprunta le traîneau du Père Noël pour faciliter son déménagement et quitta le Pôle Nord pour Toronto. Au bout de 24 heures, il arriva à la maison, la visita, s’en émerveilla et décida de s’y installer.