Réunissant des artistes, des architectes, des urbanistes et des organismes communautaires, condo BOOM! veut susciter une réflexion sur l’impact des tours d’habitation. Jusqu’au 30 septembre, des expositions, des projections de films et des séances de discussion exploreront comment ce phénomène aussi soudain que démesuré est en train de changer l’aspect physique de la ville en même temps que les conditions de vie, et tout cela sans que nous soyons vraiment préparés à y faire face.
Cette initiative, modeste et manifestement entreprise avec des moyens limités, est un départ qu’il convient de saluer. Elle sera suivie dans quelques semaines d’un symposium beaucoup plus officiel organisé par la Ville de Toronto, en collaboration avec l’Institut canadien d’urbanisme et la Société des architectes de Toronto.
Il est urgent que cette réflexion se fasse. Dans certains cas, elle vient trop tard. Dans cette rubrique, j’ai déjà souligné la détérioration de la qualité de l’habitation qui nous menace de même que la densification qui, si jamais elle a été planifiée, se fait souvent de façon tout à fait aveugle.
La densification s’impose à Toronto plus que dans beaucoup d’autres villes. Elle est bonne pour l’activité commerciale et, correctement faite, elle distribue les centres d’activités en les rapprochant des habitants. Surtout, elle s’impose pour améliorer le transport en commun. Le Plan officiel a déjà prévu tout cela en identifiant cinq centres majeurs et en désignant des avenues où la densification s’harmonisera avec un service de transport amélioré.
La réalité ne traduit que partiellement ces prévisions. Il est vrai que la situation actuelle découle du contexte antérieur au Plan officiel puisque l’OMB a réussi à retarder son adoption durant près de quatre ans. Là où la densification est engagée depuis plusieurs années, comme les axes King et Queen ouest, aucun plan pour améliorer le transport en commun ne semble exister. Dans d’autres artères que le Plan officiel identifie comme avenues, telle l’avenue Eglinton, on autorise des maisons basses, à faible densité, et cela à deux pas d’une station de métro.