L’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, récemment de passage à Yellowknife, révèle en toile de fond l’oppression d’un colonialisme historique encore vivant. Les Premières Nations auraient été dépossédées de leurs terres avec l’arrivée de colons dans l’Ouest canadien, l’Ontario et le Québec.
Quel rôle les Canadiens-Français ont-ils joué dans ces migrations?
«On se rend compte, en tant que chercheurs et Canadiens informés qui participons au dialogue public, que la colonisation n’est pas que du beau, que la fondation du pays s’est faite aux dépens des peuples autochtones», selon le professeur d’histoire Jean-François Lozier, de l’Université d’Ottawa. «Le Canada français a un bout de chemin à faire vers une prise de conscience de son héritage colonial. Il faut éviter de trop romancer la rencontre franco-autochtone.»
Selon le spécialiste des 17e et 18e siècles des relations franco-amérindiennes, il existe toujours au Canada une classe de citoyens reconnus par la loi qui n’ont pas les mêmes droits que les autres, qui sont privés de pouvoir économique et défavorisés dans plusieurs domaines: les Premières Nations.
«Entre le racisme virulent et de bonne volonté que l’on peut observer chez les citoyens, on voit aussi l’incapacité de comprendre que le Canada est encore basé sur de rapports de domination. Bien des gens réagissent avec colère à ce constat qui remet en question le grand récit de l’histoire canadienne. On se compare souvent aux Américains, en se disant qu’on ne ferait pas de mal à une mouche.»