Coïncidence musicale de janvier

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Publié 28/01/2013 par Gabriel Racle

Ce mois de janvier 2013 nous offre l’occasion de commémorer l’anniversaire du décès de deux compositeurs que tout sépare, le temps et leur talent musical, et qui se trouvent réunis en janvier, mais pourtant séparés: le 300e anniversaire du décès d’Arcangelo Corelli, au début du mois, le 8 janvier, et le 50e anniversaire de la mort de Francis Poulenc, à la fin de celui-ci, le 30 janvier.

Corelli

Arcangelo Corelli est un compositeur et violoniste né le 17 février 1653 dans une petite ville du nord de l’Italie, en Émilie-Romagne, à une dizaine de kilomètres de Ravenne, célèbre pour ses mosaïques du VIe siècle.

On ne connaît guère sa jeunesse. Il est le cinquième enfant d’une famille prospère de propriétaire terrien et il suit probablement très jeune des cours de musique. Toujours est-il qu’à dix-sept ans il est admis à la célèbre Accademia Filarmonica de Bologne, à une cinquantaine de kilomètres de chez lui.

L’envol

Il devait être très doué, car cette institution était alors une des plus fermées d’Italie. Il y apprend le violon, auprès de violonistes de la célèbre école de Bologne.

Il deviendra un virtuose du violon. «De Bologne, il hérita l’assurance avec laquelle il écrivit pour le violon et le talent avec lequel, dans ses concertos, il établit le contraste entre mouvements mélodiques et mouvements en contrepoint.» (Larousse)

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En 1671, il part pour Rome où il passera pratiquement le reste de ses jours, jusqu’à sa mort le 8 janvier 1713, à 60 ans.

Mais entre temps, il s’était rendu rapidement très célèbre par ses compositions dans toute l’Europe, au point de devenir pour bien des compositeurs le modèle à suivre, comme le fera Vivaldi, par exemple. Et on le considérera comme un important compositeur de la période baroque.

Œuvres

Virtuose du violon, cet instrument devient pour lui l’équivalent de la voix humaine.

«Pour bien jouer, il est nécessaire de bien chanter», aurait-il dit. Et ses compositions s’inscrivent dans une ligne mélodique moyenne de l’expression de cet instrument.

Ses œuvres connaissent un grand succès, comme son Opera Quinta, de 1700, qui fait un triomphe dans l’Europe. Il s’est placé à Rome sous la protection de mécènes, d’importants cardinaux ou la reine Christine de Suède. Cela lui permet de travailler sans avoir de soucis financiers.

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Corelli publie six Opus (terme de classement des œuvres) comptant chacun 12 sonates: église, chambre, ou concerto grosso (pour ensemble instrumental) dont le plus connu est le Concerto pour la Nuit de Noël.

Influence

On estime que Corelli a eu une influence prépondérante sur la musique de son temps. Il a diffusé de nouvelles formes musicales, sonates, concertos grossos, et créé une nouvelle technique moderne du violon «Par un privilège assez rare, la gloire de Corelli lui a survécu alors même que son œuvre avait cessé d’être jouée.»

Les technologies modernes d’enregistrement ont remis en circulation bien de pages oubliées, et c’est heureux.

Francis Poulenc

À l’autre extrémité de la palette musicale apparaît Francis Poulenc, et avec lui la musique du XXe siècle. Pianiste et compositeur, Poulenc est né à Paris le 7 janvier 1899, où il décédera subitement le 30 janvier 1963, d’une crise cardiaque.

Sa faille est aisée, son père dirige un laboratoire pharmaceutique. Sa mère, d’une famille cultivée, est une pianiste qui joue Mozart, Chopin, Schubert, et enseigne à son fils le piano dès l’âge de 5 ans. Elle lui donne le goût de la lecture, de la poésie, du théâtre, des arts, ce qui se traduira dans son œuvre.

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Les débuts

En 1914, Poulenc prend des leçons auprès d’un ami de Debussy, qui lui fait remontrer d’autres musiciens: Erik Satie, auteur d’une œuvre multiforme et d’avant-garde, Darius Milhaud, qui s’intéresse à toutes les formes musicales imaginables, et Georges Auric, qui «a touché à tous les genres avec une égale réussite».

Poulenc compose quelques pièces pour piano: Processionnal pour la crémation d’un mandarin (inspiré de Stravinsky), des préludes et une pastorale. Ce qui va le faire connaître en 1917, ce sont surtout ses Mouvements perpétuels et une Rhapsodie nègre. Après la guerre, en 1920, il entre dans le Groupe des Six, Auric, Milhaud, Poulenc, Tailleferre, Honegger, Durey.

L’œuvre

Francis Poulenc a composé de nombreuses mélodies sur des textes poétiques (Éluard, Ronsard, Max Jacob, Aragon, Apollinaire). Il a aussi composé des opéras, des œuvres chorales comme les Litanies à la Vierge noire (1936), Figure humaine, cantate pour double chœur mixte (1943), Stabat Mater pour soprano, chœur et orchestre (1950), des œuvres religieuses. Il est l’auteur de plusieurs pièces pour piano seul et des concertos pour piano, ainsi que de la musique de chambre.

La liste de ses productions compte quelque 185 titres, dans un grand choix de genre. Chacun peut donc trouver ce qui lui convient le mieux dans la diversité de cette production moderne et souvent originale.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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