Les fans de Clémence DesRochers se souviennent tous d’Odette et Valentine, toujours au téléphone, de Je vis ma ménopause et des Deux vieilles, pour ne nommer que quelques succès de Notre Clémence, titre d’une biographie que signe Hélène Pedneault avec la collaboration de Danielle Bombardier.
«Clémence, depuis cinquante ans, fait rire, émeut, dépeint, esquisse ses semblables, grossissant les traits, comme dans ses dessins d’enfant, pour chercher du sens. Et tous, mais surtout toutes, se reconnaissent.»
Clémence DesRochers est née le 23 novembre 1933 à Sherbrooke, ville de factries. C’est d’abord là qu’elle observe les gens ordinaires, les femmes effacées, les exploitées. Ce ne sont pas, à vrai dire, des sujets à chansons, mais Clémence compose La vie d’factrie pour dénoncer la condition lamentable des ouvrières dans les usines de coton.
«À coup sûr, il y a une filiation entre Clémence et le Fridolin de Gratien Gélinas […]; l’un et l’autre ont créé des personnages qui disaient des choses énormes sous le couvert de la naïveté la plus totale.» Clémence y ajoute une touche plus poétique qui agit comme baume ou un réconfort.
Formée pour devenir institutrice, Clémence n’enseignera que pendant un peu plus d’un an. Elle étudiera ensuite au Conservatoire d’art dramatique, mais ne complètera pas sa formation. Il n’y a pas de métier taillé à sa mesure. Qu’à cela ne tienne, elle en invente un qui lui permet de n’être rien d’autre qu’elle-même. «Elle n’a jamais eu à suivre la mode, puisqu’elle la précédait, elle la créait.»