À Toronto, la 10e édition du festival Contact, une manifestation dédiée à la photographie, regroupe 180 artistes et photographes qui exposent leurs œuvres dans un peu plus de 170 endroits différents: cafés, galeries, coins de rues, stations de métro et abribus transformés en autant de lieux d’exposition. Pour l’occasion, L’Express vous présente cinq artistes francophones dont les travaux ont été sélectionnés dans le cadre du festival.
Mais qui est véritablement Bruno Rosier? Un détective privé engagé sur les pas d’un mystérieux inconnu, un cartographe de la mémoire obsédé par le passage du temps, ou, tout simplement, un collectionneur obsolète qui prendrait un malin plaisir à amasser des photos d’étrangers.
Il y a un peu de tout ça dans le vrai Bruno Rosier, qui affirme, tout sourire, signer ses livres sous différents pseudonymes, s’amusant ainsi à brouiller les pistes jusqu’au vertige. Pour les besoins d’un projet photographique commencé dans les années 1990, Bruno Rosier s’est lancé dans une incroyable odyssée, sur les traces d’un mystérieux R.T.
Son exposition, Un État des lieux ou la mémoire des parallèles, présentée à l’Alliance française jusqu’au 14 juillet, donne à voir le compte-rendu de ce périple.
Pour Bruno Rosier, l’aventure commence en 1992 avec la découverte de 25 vieilles photos en noir et blanc, trouvées au hasard d’un étal de marchand aux puces de St-Ouen, près de Paris. Chutes du Niagara, pyramides d’Égypte, pont de Brooklyn, avec, en toile de fond, la silhouette de Manhattan: on voit le même inconnu poser devant les sites célèbres du monde entier. Les photos de l’album datent de 1937 à 1953 et, au dos des clichés, figurent simplement les initiales R.T.