Cinefranco: hommage à Simone Veil entre deux festivals

Marcelle Lean porte toujours fièrement son festival

Festival jeunesse Cinefranco
Les jeunes cinéphiles se sont pressés au guichet des cinémas Famous Players de Yonge/Eglinton pour le festival Cinéfranco jeunesse en février.
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Publié 13/03/2018 par Lina Fourneau

Cinquième femme à rentrer au Panthéon français, Simone Veil nous a quittés en juin dernier. Pourtant, dans la salle du cinéma Carlton, jeudi 8 mars, les larmes étaient encore chaudes devant le documentaire Simone Veil une histoire française. Une présentation spéciale de Cinéfranco, qui se remettait de la frénésie de son festival jeunesse en février et qui prépare déjà son Spécial Québec d’avril.

Réalisé par un journaliste du Monde, David Teboul, ce film présente la célèbre femme politique dans son cadre intime. Des photos de sa mère tombée malade à Auschwitz, des réunions de famille, un mari d’un profond soutien… On découvre la sensibilité d’une femme intimidante.

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Simone Veil

«C’est un film qui coule naturellement où on voit qui elle était et ce qu’elle fait», raconte avec émotion Marcelle Lean, fondatrice et directrice de Cinefranco.

La projection soulignait un partenariat avec Français du Monde, bras droit du festival. Pour Gérard Poupée, le président de la section torontoise de l’organisation, «c’était important de lui rendre hommage pour ses combats et de dire, en cette Journée internationale de la femme, que les combats ne devraient pas durer qu’un jour».

Après la projection, on a eu droit à une discussion sur les avancées des droits des femmes avec Fayza Abdallaoui, activiste et représentante d’Oasis Centre des femmes. «Malheureusement, si ce jour existe encore, c’est que tous les combats ne sont pas terminés», dit-elle.

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Gérard Poupée, président de la section torontoise de Français du Monde, et bénévole pour Cinefranco.

Bilan positif du festival jeunesse

L’Express a profité de l’occasion pour dresser, avec Marcelle Lean, un bilan  du festival jeunesse qui vient de prendre fin. Chaque année, Cinéfranco organise trois grands événements, dont celui-ci qui se déroulait du 20 février au 7 mars.

Cette année, le festival jeunesse a connu un grand succès avec 9300 inscrits. «L’année dernière, on en a eu 8500», s’en réjouit Marcelle. «Il y a beaucoup de réactions positives, des professeurs qui me disent ‘à l’année prochaine!’, et ça fait du bien à entendre».

Avec toujours beaucoup d’émotion, la fondatrice raconte: «Ce festival a beaucoup de signification pour moi. Quand je suis arrivée à Toronto, je trouvais qu’il y avait un grand besoin de telles activités culturelles associées à l’enseignement en français. En plus, le cinéma nous donne des exemples, des modèles à suivre, et c’est important pour l’enfant.»

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En route pour la salle de cinéma pour les enfants.

Le navire ne coule pas

Un succès mettant du baume au coeur pour la fondatrice de ce «festival international du cinéma francophone à Toronto» qui connaît des années difficiles. En 2016, la province décide notamment de couper les subventions du festival. La communauté, à l’initiative entre autres de Gérard Poupée, s’était mobilisée avec une pétition et une levée de fond.

«On a commencé à soutenir Cinefranco, car les canaux francophones et francophiles étaient uniquement sur des grands axes commerciaux comme le TIFF», explique-t-il à L’Express.

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Pourtant, le festival ne coule pas, justement grâce au festival jeunesse. Marcelle Lean rassure: son «bébé» perdurera. «On vit d’évènement en évènement. Le festival jeunesse fait vivre Cinéfranco, car on demande aux écoles une contribution.»

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Mission réussie, les jeunes sont bien installés.

En plus du soutien de Français du Monde, Marcelle Lean est épaulée par des commanditaires; dernier en date: la Toronto French School.

Mais pour la fondatrice-directrice, pas le temps de souffler, il est déjà temps de préparer le Spécial Québec du mois d’avril. «Cette année, on aura 6 à 8 films. Le but est vraiment d’amener des films qui n’ont pas de visibilité autrement», explique-t-elle. 

Enfin, on retrouvera le principal festival Cinéfranco à l’automne, car même si pour Marcelle Lean «l’avenir est plutôt myope», on continuera à «découvrir, s’identifier, vivre nos langues et nos cultures» grâce au cinéma.

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Marcelle Lean, fondatrice et directrice de Cinéfranco.

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