Les biographies d’artistes nous relatent invariablement ces petits coups de pouce qu’ils reçoivent en cours de route – un contact qui mène à un contrat, une rencontre qui donne lieu à une collaboration – et qui leur ont permis de passer de l’anonymat à l’ubiquité ou, tout le moins, à ce qu’il convient d’appeler une carrière.
Chez Cindy Doire, la carrière en question a démarré, non grâce à un coup de pouce, mais… à un coup de pied, du genre qui vous propulse sur la scène – littéralement – du jour au lendemain. L’histoire remonte à deux ans, au Collège Boréal de Sudbury: Cindy, qui gratte déjà la guitare en ébauchant ses premiers refrains en anglais, croise une copine qui organise une soirée littéraire francophone quelques jours plus tard.
«Elle avait l’impression que j’étais une artiste francophone», se souvient-elle en riant. «Elle m’a demandé de chanter deux ou trois chansons en français en début de soirée, et deux ou trois autres à la fin. Entre les deux, il y avait plein de poètes et d’écrivains qui allaient lire leurs textes.»
Pas du genre à se dégonfler, Cindy relève la gageure. «Je me suis mise au travail et j’ai écrit six ou sept chansons d’un coup, la veille et le matin du show.» Des petits trucs simples, admet-elle, aux nombreux emprunts folkloriques, mais assez pour déclencher la chaîne d’événements qui aboutirait à la parution, il y a deux mois, d’un premier CD, La vie en bleu.
Aussi improbable soit-elle, l’histoire n’a rien de surprenant pour ceux qui connaissent la séduisante auteure-compositrice originaire de Timmins, qui a élu domicile à Toronto en août dernier.