Cette élogieuse appréciation d’un élève du conservatoire de Varsovie, faite en 1829 par son directeur, concerne un garçon de 19 ans, né le 1er mars 1810 (officiellement le 22 février) dans un village proche de cette ville, dont la Pologne et le monde musical célèbrent cette année le 200e anniversaire de naissance.
«L’année 2010, c’est un moment unique pour la Pologne dans le monde», déclare Waldemar Dabrowski, Commissaire polonais de l’Année Chopin. «Les événements du bicentenaire n’ont pas pour but de populariser la musique de Chopin, celle-ci n’en a pas besoin, mais de présenter au monde l’image de la Pologne d’aujourd’hui à travers la musique de Chopin.»
Cette perspective officielle est justifiée par la place que l’art a exercée dans une Pologne soumise aux soubresauts d’une histoire qui, au fil des ans, a sans cesse déchiré le pays entre ses voisins: «Seul l’art parvint à créer un lien réel dans la conscience nationale et à unifier le peuple (…) Un des symboles de la liberté et de l’unification nationale est représenté par le plus grand poète, Adam Mickiewicz, et par l’un des plus grands compositeurs, F. Chopin», explique Zofa Lisa dans La Musique (Larousse).
Chopin fait une synthèse des tendances musicales polonaises du moment. Il puise dans les danses et les chants populaires, pour créer des œuvres de haute volée, originales, qui s’inscrivent dans le romantisme européen qui règne alors, en y apportant une touche spécifiquement polonaise.
L’artiste
Né d’un père français et d’une mère polonaise, Frédéric étudie très jeune le piano et se révèle bien vite comme un petit prodige: à 8 ans, un an après sa première leçon, il donne un premier concert de bienfaisance. Il avait déjà écrit sa première œuvre, une Polonaise pour le piano forte, publiée en 1817. Un Rondo en ut mineur sera sa seconde œuvre publiée en 1825.